L'art politique du texte : savoirs lettrés et pouvoir impérial dans la Chine du Sud aux Ve-VIe siècles
Texte imprimé
- Auteurs : Blitstein Pablo Ariel (1981-...) ; Cheng Anne (1955-....) ; Martin François (1948-....) ; Institut National des Langues et Civilisations Orientales ;
- Editeurs : [S.l.] [s.n.] ;
- Date d'édition : 2012
- Sujets : Savoir et érudition -- Histoire -- Thèses et écrits académiques -- Chine, Chine, Chine -- Politique et gouvernement -- Thèses et écrits académiques -- 220-589, Shen, Yue -- Thèses et écrits académiques
- Autre(s) édition(s) : Les fleurs du royaume
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 1 vol. (426 p.), : Ill., 30 cm
- Pays de publication : France
Notes
Bibliogr. p. 385-421. Annexes. Index ; Thèse doctorat ; [Histoire, sociétés et civilisation] ; Paris, INALCO ; 2012
Résumé
La relation entre texte et pouvoir en Chine impériale est couramment abordée en termes de «littérature» et de «politique». Fondée sur des sources textuelles diverses (histoires dynastiques, textes administratifs, traités), cette étude, qui porte sur les élites lettrées à la cour impériale dans la Chine du Sud des Ve-VIe siècles, propose un déplacement de regard par rapport à cette approche. Le premier déplacement concerne la« littérature». Au lieu de prendre comme point de départ cette notion, nous proposons celle de «savoirs lettrés», qui met en évidence la dimension active des savoirs mobilisés lors de la lecture et de l’écriture des textes. À partir de ce premier déplacement, nous avons montré non seulement que, à la cour, les savoirs lettrés ont une signification éminemment administrative et éthique, mais aussi que cette signification n'est pas la même selon la position à la cour de l'homme de lettres. Le second déplacement d'approche concerne la «politique». Au lieu de prendre comme point de départ des notions toutes faites sur la dynamique des conflits à la cour et sur la représentation du pouvoir politique (c'est-à-dire des notions telles que «concurrence» pour les conflits et «pouvoir patrimonial» ou « État» pour le pouvoir politique), nous avons élaboré nos propres typologies - en redéfinissant notamment les termes «bureaucratisme », «aristocratisme » et «rivalité»-, examiné la spécificité des conflits politiques entre lettrés à la cour et exploré la pluralité des langages politiques des acteurs : autant d'aspects qui constituent le fondement de ce que nous appelons la «politique lettrée». ; The relation between text and power in imperial Chinas often analyzed in terms of 'literature' and 'politics'. In this study about literate elites at the imperial court in 5th-6th century Southern China, I propose to move away from these two notions. First, I move away from the notion of 'literature'. Instead overtaking this notion as the starting point, I propose that of 'literate knowledge ', in order to highlight the active dimension of the knowledge displayed when reading and writing. I argue that literate knowledge has mostly an administrative and ethical meaning at court, but also th at the mean ing of this knowledge varied according to the position at court of the literate men appropriating it. Second, I propose a particular approach to 'politics'. Instead of basing my analysis on ready-made notions about conflict dynamics and about the representations of political power at court (such as 'competition', 'patrimonial power' or even 'State'), I have developed my own categories (for instance, by redefining terms such as 'bureaucratism', 'aristocratism' and 'rivalry'), examined the specificity of political conflicts between literati at court and, finally, analyzed the plurality of the language used by literati to describe political power. In sum, I have attempted to understand the grounds of what I have called 'literate politics'.