Peinture murale de façade de Bill Reid

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En décembre dernier, une grande façade de maison haïda, œuvre de l’artiste canadien Bill Reid, a rejoint le parcours Amérique du Nord. Réalisée à Paris en 1989, elle témoigne du renouveau artistique que vit alors la région de la côte Nord-Ouest.  

Œuvre de l’artiste de renom Bill Reid (1920-1998), cette murale en bois polychrome mesure plus de cinq mètres de long pour trois de haut. Réalisée dans le cadre d’une performance lors de l’inauguration de l’exposition « Les Amériques de Claude Lévi-Strauss » au Musée de l’Homme en 1989, elle est pour la première fois exposée sur le Plateau des collections, au cœur du parcours Amérique du Nord et des espaces dédiés aux populations de la côte Nord-Ouest (Sud de l’Alaska, État de Colombie britannique et côte de l’État de Washington).

Bill Reid, figure de proue de l’art contemporain haïda

Nous devons à Bill Reid, artiste incomparable, d’avoir entretenu et ranimé une flamme près de s’éteindre. Claude Lévi-Strauss, dans sa préface au catalogue qui accompagnait l’une des premières expositions de l’artiste à la Vancouver Art Gallery (1974), saluait ainsi l’œuvre de l’un des plus grands porte-parole des artistes autochtones de la côte Nord-Ouest.

D’ascendance haïda par sa mère, Bill Reid, alors orfèvre accompli, s’initie dans les années 1950 à la sculpture et à la maîtrise des formes traditionnelles des productions de la côte ouest-canadienne. Inspiré par d’autres grandes figures de l’art autochtone canadien comme Charles Edenshaw ou Mungo Martin, il se réapproprie les motifs traditionnels de l’art haïda et en offre de nouvelles expressions sur masques et mâts.

Par ses créations, il contribue à donner un nouveau souffle aux productions artistiques haïdas, productions qui intègrent alors les grands musées mondiaux.

Lootas, « le dévoreur de vague »

En 1989, Reid devient le premier artiste exposé de son vivant au Musée de l’Homme dans le cadre de l’exposition « Les Amériques de Claude Lévi-Strauss ». Acceptant de réaliser cette reproduction de façade pour l’évènement et pour promouvoir la vitalité contemporaine de la culture haïda, il demande cependant qu’une autre œuvre face partie du projet : Lootas, « le dévoreur de vague ».

Cette pirogue de guerre en cèdre sculpté, de près de quinze mètres de long, réalisée en 1986, parcourt alors la Seine, de Rouen à Paris, avec à son bord une quinzaine de rameurs Haïdas. Ces rameurs seront d'ailleurs les exécutants de la façade, sous les directives de Bill Reid, lors d’une cérémonie d’accueil au Musée de l’Homme en présence de Jacques Chirac.

La façade de maison haïda : une affaire de famille

Destinées aux hauts dignitaires, ces façades présentent le plus souvent des figures humaines et animales, comme ici celle de l’ours. Tout comme les mâts héraldiques, cette murale est associée à l’histoire et à l’ascendance revendiquée par un dignitaire et son clan dans le but d’assoir l’identité d’une famille et les privilèges auxquels elle prétend.

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