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Arts graphiques
- Type d'objet : Arts graphiques
- Dessinateur : Paul Gauguin (1848 - 1903) ;
- Géographie : Océanie – Polynésie – Polynésie française – Société (îles de la) – Vent (îles du) – Tahiti (île)
- Date : 1898
- Matériaux et techniques : Dessin coloré sous-jacent sur papier vélin fort, papier transparent (calque?) collé en plein et dessin au graphite, crayon rouge et bleu, le tout apparemment doublé sur un papier vélin, sous passe-partout[anciennement dénommée comme une aquarelle en couleurs sur papier calque]
- Dimensions et poids : Dimensions : 20,4 x 37,5 cm
- Donateur : Lucien Vollard ;
- Précédente collection : Musée national des arts d'Afrique et d'Océanie (Fonds historique) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 75.14341
Description
Esquisse à l'aquarelle, sur un support papier portant un quadrillage, de l'huile sur toile de Gauguin, du même nom, conservé au Museum of Fine Arts de Boston, qui mesure 1,39 m de hauteur et 3,74 m de longueur. Cette esquisse serait postérieure à la toile.
Usage
Ce précieux et fragile calque est l’unique étude ou réplique du chef-d’œuvre - et plus grande huile sur toile - de Paul Gauguin (3,75 m, conservé à Boston). Peint à Tahiti comme testament pictural (l’artiste envisageait alors de se suicider), cet ambitieux tableau fut exposé dès la même année chez Ambroise Vollard à Paris.Délibérément énigmatique, cette frise symbolise les diverses étapes de la destinée humaine, du « bébé endormi » à droite à la « vieille femme près de la mort [… qui] termine la légende » à gauche. Multipliant les références, de l’allusion biblique centrale du jeune homme cueillant un fruit à l’idole de gauche d’inspiration asiatique, ce « rêve ne se laisse pas saisir ».Une lettre à son ami Daniel de Monfreid détaille les circonstances d’élaboration du tableau : « Alors j’ai voulu, avant de mourir, peindre une grande toile que j’avais en tête et, durant tout le mois, j’ai travaillé jour et nuit dans une fièvre inouïe […]. Aussi l’aspect en est terriblement frustre. […] Je crois que non seulement cette toile dépasse en valeur toutes les précédentes mais encore que je n’en ferai jamais une meilleure ni une semblable. J’y ai mis là, avant de mourir, toute mon énergie, une telle passion douloureuse dans des circonstances terribles, et une vision tellement nette, sans corrections, que le hâtif disparaît et que la vie surgit […]. Je crois que c’est bien. »