Images en mouvement : une lecture non-binaire du Candomble, São Paulo - Bresil
Texte imprimé
- Auteurs : Opipari Carmen ; Olivier de Sardan Jean-Pierre (1941-....) ; École des hautes études en sciences sociales ;
- Editeurs : [S.l.] [s.n.] ;
- Date d'édition : 2002
- Sujets : Candomblé -- Thèses et écrits académiques -- Brésil -- São Paulo (Brésil), Cultes afro-brésiliens
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 1 vol. (391 p.), 30 cm
- Pays de publication : France
Notes
Publication autorisée par le jury ; Bibliogr. f. 374-387 ; Thèse de doctorat ; Ethnologie et anthropologie sociale ; Paris, EHESS ; 2002
Résumé
Notre lecture du Candomblé, critiquant les analyses basées sur les oppositions binaires (sacré/profane, magie/religion,...), privilégie une approche processuelle à partir de laquelle celui-ci est présenté dans sa permanente 'fabrication'. Le choix du terrain à São Paulo nous a permis de mieux apprécier la construction naissante du Candomblé en tant qu'objet d'étude. Nous voyons que la fabrication des traditions religieuses suit les modalités d'un tandem chercheur-adepte construit tout au long de l'histoire de cette religion. Ici s'opère une constante conversion du savoir scientifique en discours idéologique et religieux. Afin de rompre la chaîne des dichotomies qui sous-tendait les lectures classiques, notre point de vue prend en compte une microsociologie constituée à partir des représentations émiques appréhendées grâce à une minutieuse sémiologie populaire et à l'étude des pratiques quotidiennes.- ; Ainsi, la relation magie/religion, loin d'être présentée sous la forme d'un antagonisme, apparaît ici comme un tissage permanent. La description des services rituels proposés à la clientèle souligne les variantes de cette relation tout en mettant en exergue les différents usages qu'en font les acteurs. La critique de l'opposition sacré/profane prend toute son ampleur avec la proposition d'une lecture de la possession où celle-ci est envisagée comme une intime alliance. Appréhendée ici sous son aspect social codé, elle présuppose un apprentissage et une socialisation. Amorcée avant la période de l'initiation par les jeux des enfants, cette alliance sera toujours en train de se nouer : l'instance spirituelle et la personne de l'adepte seront 'fabriqués' continuellement pour former un bloc indissociable reconnu par tous.- ; Le Candomblé n'est alors pas présenté comme un système clos de croyances et pratiques, mais il apparaît plutôt, comme une suite d'images en mouvement, 'en train de se faire', intrinsèquement hétérogène et multiple.