Le présent du passé : mémoires, identités et pratiques politiques dans le Guatemala de l'après-conflit armé interne
Bibliographie
- Auteurs : Vanthuyne Karine (1974-....) ; Fassin Didier (1955-....) ; École des hautes études en sciences sociales ; Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux ;
- Date d'édition : 2009
- Sujets : Anthropologie -- Thèses et écrits académiques, Anthropologie politique, Conflit (sociologie), Organisations non gouvernementales, Chuj (langue), Crimes contre l'humanité, Guatemala -- 1960-1996 (Guerre civile)
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 1 vol. (510 p.), : Ill., 30 cm
- Pays de publication : France
Notes
Publication autorisée par le jury ; Bibliogr. p. 469-510 ; Thèse doctorat ; Ethnologie et anthropologie sociale ; Paris, EHESS ; 2009
Résumé
Depuis la fin du conflit armé interne au Guatemala (1960-1996), plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) ont cherché à convaincre les survivants de massacres de témoigner des violences qu'ils ont subies durant la guerre. A partir d'une recherche ethnographique menée au Guatemala durant neuf mois (entre 2003 et 2006), cette thèse examine l'action conjointe de deux de ces organisations: le centre d'action légale pour la défense des droits humains, une ONG de juristes qui coordonne deux poursuites pour génocide contre le haut commandement militaire, et l'équipe d'études communautaires et d'action psychosociale, une ONG de psychologues qui offre un soutien 'psychosocial' aux participants à ces poursuites. En prenant pour fenêtre leur intervention de 'mobilisation pour la justice' des survivants de massacres, je me saisis, d'une part, des identités politiques au travers desquelles le vivre-ensemble est renégocié au Guatemala, à une échelle locale et nationale: soit la 'victime', le 'maya' et le 'citoyen'. Puis j'examine, d'autre part, les manières contrastées dont les habitants de deux villages du département de Huehuetenango s'approprient ces identités pour donner sens à leur vécu ou se réengager dans l'espace public. Une attention particulière est ce faisant portée à l'expérience quotidienne du souvenir de violence, de même qu'aux conjonctures historiques, économiques, sociales et politiques, dans lequel ces processus d'actualisation et de mémorialisation du passé s'inscrivent plus largement. ; Since the end of the internal armed conflict in Guatemala (1960-1996), several non-governmental organizations (NGOs) have sought to convince massacre survivors to testify in court to the violence that they suffered during the war. Based on ethnographic research conducted in Guatemala over nine months (between 2003 and 2006), this thesis examines the joint activities of two of these organizations: the Centre for Human Rights Legal Action, an NGO which is cooridinating two genocide trials against the military high command, and the Community Studies and Psychosocial Action Team, an NGO which offers 'psychosoacial' support to the participants of these trails. Taking as frame of analysis their project to 'mobilize for justice' massacre survivors, I examine the political identities through which living-together is re-negotiated in Guatemala at the local and national scales: those of the 'victim', the 'maya' and the 'citizen'. I also look at the contrasting ways that the inhabitants of two villages in Huhuetenango department appropriate these identities in order to make sense of their experience or to re-engage with the public sphere. A particular attention if brought to bear on the daily experience of remembering violence, as well as the historical, economic, social and political conjunctures in which these processes of articulation and memorialisation of the past are inscribed.