Les mpihiragasy : chanteur populaire de Madagascar
Texte imprimé
- Auteurs : Ranaivoarson Pierre André ; MBokolo Elikia (1944-....) ; École des hautes études en sciences sociales ;
- Editeurs : [S.l.] [s.n.] ;
- Date d'édition : 1998
- Sujets : Politique musicale -- Madagascar -- Thèses et écrits académiques, Arts du spectacle Madagascar, Chanteurs Madagascar, Musique populaire Madagascar, MADAGASCAR/POLITIQUE CULTURELLE, MPIHIRAGASY, ETHNOLOGIE : ARTS, MUSIQUE, SPECTACLES, CHANTEURS/MADAGASCARMUSIQUE POPULAIRE/MADAGASCAR
- Autre(s) édition(s) : Les mpihiragasy
- Comprend : TheMPHIRAGASY
- Langue(s) : Français, Malgache
- Description matérielle : 2 vol. (900 p.)
- Pays de publication : France
Notes
Publication autorisée par le jury ; 355 ref. ; Thèse de doctorat ; Ethnologie ; Paris, EHESS ; 1998
Résumé
Ce travail comporte une étude des chanteurs populaires de Madagascar, appelle mpihiragasy, et de leur chant, hiragasy. Le hiragasy est un genre musical métisse et apparaît sous un discours récite et chante. Il est a mi-chemin entre l'art musical traditionnel et les chants modernes, entre les jeux profanes et les cultes religieux, entre l'oral et l'écrit. Cependant la vie (aina) et l'âme (fanahy) soutenus par la solidarité (fihavanana) constituent son contenu permanent. Comme le hiragasy est ne dans l'univers royal du xixe siècle, les mpihiragasy ont des liens naturels ou culturels avec les souverains de ce siècle et leurs chanteurs. Ils sont d'abord formes d'anciens serviteurs royaux et d'anciens esclaves. Ensuite, des hova (roturiers) et quelques andriana (nobles) les rejoignent et favorisent la diffusion du hiragasy dans beaucoup de régions de madagascar. Actuellement, les mpihiragasy et leurs spectateurs sont majoritairement des paysans. Pour attirer les spectateurs a la cohésion, les mpihiragasy ajoutent a leurs liens de parente naturelle une alliance culturelle. Ils reproduisent le contrat et la prestation du serment des souverains et du fokonolona pour marquer leur référence a un monde imaginaire ou réel de l'autrefois. Des évènements sociopolitiques difficiles du pays sont intériorises par ces chanteurs et renforcent ce retour au passe. L'avenir des chanteurs et leur art musical ne dépend-il pas ainsi de la manière dont cet attachement a la tradition royale et ancestrale est gère ? La solution au problème s'enracine surtout dans l'amélioration des relations entre peuple et dirigeants. ; This dissertation presents a study of the +mpihiragasy;, a group of popular singers of madagascar who practice the hiragasy popular song. The hiragasy is a musical show in which traditional songs are mixed with modern and Christian melodies. It is a discourse expressed in a narrative and a musical form. It stands halfway between traditional musical art and modern songs, between secular games and religious worship, between oral tradition and written culture. However, human life {aina) and its soul (fanahy), which is sustained by solidarity (fihavanana) forms its most permanent content. Since the hiragasy was born within the merina kingdom of the 19th century, the mpihiragasy have natural or cultural ties with the kings, the queens and the royal singers of this time. The mpihiragasy originate for the most part from servants of the sovereigns {mainty) of that century. Later on, groups of slaves, of hova and of royal family/house joined them and spread the hiragasy. At present, both the mpihiragasy and their public are mostly peasants. The mpihiragasy are forced to add cultural alliances to their network of biological kin in order to build unity and solidarity among all, performers and non-performers. They duplicate royal and social contracts, oaths or pledges of fidelity in order to express their link to the 'world of the past'. Sociopolitical and economic difficulties strengthen their reference to the past. However, these strong ties with the past could enable the mpihiragasy to foresee the future of themselves and their art if the relationships between the people and their leaders are improved.