L'usine à la campagne : socio-anthropologie du productivisme agricole
Texte imprimé
- Auteurs : Prével Maxime (1973-....) ; Juan Salvador (1956-....) ; Université de Caen Normandie ;
- Editeurs : [s.l.] [s.n.] ;
- Date d'édition : 2005
- Sujets : Agriculture industrialisée -- Sociologie -- Thèses et écrits académiques, Agriculture industrialisée, Représentations sociales
- Autre(s) édition(s) : L'usine à la campagne
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 1 vol. (441 f.), : Ill., 30 cm
- Pays de publication : France
Notes
Publication autorisée par le jury ; Bibliogr. f. 414-441 ; Thèse de doctorat ; Démographie. Sociologie ; Caen ; 2005
Résumé
Cette recherche étudie l'industrialisation de l'agriculture dans une perspective socio-anthropologique. A partir de l'analyse de matériaux quantitatifs, de publicités spécialisées, d'entretiens et d'observations menés essentiellement en Basse-Normandie, nous avons montré que les agriculteurs productivistes se caractérisent par leur démesure économique, leur vulnérabilité symbolique, leur hétéronomie politique et leur progressisme imaginaire. Plus précisément, il est apparu qu'ils sont habités par un rapport excessif au travail, par la volonté de rentabiliser le temps ainsi que par le désir d'accumuler de l'argent ou d'agrandir leur ferme pour compenser la dégradation des conditions de commercialisation des produits de l'agriculture. Ils vivent également avec la peur de faire faillite, de mourir prématurément, de tomber malade ou de manquer des ressources matérielles nécessaires à la survie de leur famille. Ils sont aussi de plus en plus dépendants des aides publiques et des puissantes entreprises multinationales qui leur vendent les facteurs de production nécessaires a l'obtention du rendement maximum. Ils adhèrent enfin à l'idéologie du progrès caractérisée par la croyance selon laquelle l'innovation technique constituerait toujours une amélioration. Dans cette optique, le devoir de l'exploitant agricole consiste à tirer profit des ressources naturelles pour nourrir l'humanité. Les agriculteurs productivistes cherchent ainsi à augmenter toujours plus la production, à éradiquer les 'mauvaises herbes' considérées comme une souillure intolérable et à artificialiser le monde afin de jouir du fantasme de possession imaginaire de la nature.