La conception de la citoyenneté chez Jürgen Habermas : une éthique de la responsabilité ?
Ressource électronique
- Auteurs : Dupeyrix Alexandre (1974-....) ; Raulet Gérard (1949-....) ; Université Lumière ;
- Editeurs : Lyon Université Lumière Lyon 2 ;
- Date d'édition : 2005
- Sujets : Responsabilité -- Thèses et écrits académiques, Participation sociale, Autonomie (philosophie), Habermas, Jürgen -- Critique et interprétation -- Thèses et écrits académiques
- Langue(s) : Français
- Pays de publication : France
Notes
Titre provenant de l'écran-titre ; Publication autorisée par le jury ; Bibliogr. Index ; Thèse de doctorat ; Etudes germaniques ; Lyon 2 ; 2005
Résumé
Dans 'Droit et démocratie' (1997), Habermas procède à une reconstruction du système des droits et de la citoyenneté moderne. Il démontre la co-originarité de l'autonomie privée et de l'autonomie publique et parvient à résorber la tension entre droits de l'homme et souveraineté populaire, libéralisme et républicanisme. Ce travail se propose de restituer les différents moments de ce paradigme procédural tout en montrant qu'il ne peut fonctionner sans le secours d'une éthique de la responsabilité. La première partie entreprend de dégager les présupposés anthropologiques de la citoyenneté habermassienne qui déterminent l'orientation de toute vie civique possible et fondent de façon décisive le type d'appartenance d'un individu à sa communauté. La seconde partie est consacrée aux rapports qu'entretiennent droit, morale et politique. Le droit moderne, réinterprété à la lumière de l'éthique de la discussion, constitue la garantie de légitimité dont une démocratie moderne a besoin. Ce nouveau modèle a toutefois des limites : il semble évacuer la question de la rationalité pratique et décharger les citoyens de toute responsabilité. La troisième partie présente l'articulation concrète de l'autonomie privée et de l'autonomie publique. Pour rendre compte de cette citoyenneté en acte, je développe l'idée d'autonomie sociale, synthèse de l'autonomie privée et de l'autonomie publique. Elle se constituerait autour d'un noyau substantiel, une éthique de la responsabilité. La quatrième et dernière partie aborde la question d'une citoyenneté postnationale et de la possibilité de l'établissement d'un lien civique à un âge postnational. ; In his book 'Between Facts and Norms' (1996), Habermas undertakes the reconstruction of the system of rights and of modern citizenship. He demonstrates the co-originality of private and public autonomy and resolves the tension between human rights and popular sovereignty, liberalism and republicanism. This research tries to explain the different moments of this procedural paradigm and emphazises at the same time that this new paradigm cannot be efficient nor viable without the help of an ethics of responsibility. The first part describes the anthropological presuppositions of habermasian citizenship, which determine the orientation of any possible civic life and define the kind of link which binds an individual to the community. The second part is devoted to the relationship between law, morals and politics. Modern law, reinterpreted in the light of discourse ethics, offers the guarantee of legitimacy that a modern democracy requires. But this new model has its own limits : it seems to elude the question of practical rationality and to exempt citizens from assuming their responsibility. The third part presents the concrete articulation between private and public autonomy. In order to conceptualize this active citizenship, I develop the idea of a social autonomy, as a synthesis of private and public autonomy. This would be founded on a substantive core: an ethics of responsibility. The fourth and last part treats the question of postnational citizenship and of the possibility of establishing a civic link in the global age.