Styles de vie citadins, réinvention des féminités : une sociologie politique de l'accès aux espaces publics des jeunes Saoudiennes à Riyad
Texte imprimé
- Auteurs : Le Renard Amélie (1983-....) ; Salamé Ghassan ; Institut d'études politiques ;
- Editeurs : [S.l.] [s.n.] ;
- Date d'édition : 2009
- Sujets : Femmes -- Conditions sociales -- Thèses et écrits académiques -- Arabie saoudite, Discrimination sexuelle, Espaces publics, Femmes
- Autre(s) édition(s) : Femmes et espaces publics en Arabie Saoudite
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 1 vol. (513 p.), : Ill., cartes, 30 cm
- Pays de publication : France
Notes
Bibliogr. p. 465-498 ; Thèse de doctorat ; Science politique. Monde musulman ; Paris, Institut d'études politiques ; 2009
Résumé
Fondée sur une enquête ethnographique à Riyad, cette thèse montre comment les jeunes Saoudiennes, confrontées à de multiples contraintes limitant leur mobilité et leurs activités, négocient de nouveaux styles de vie à travers leur accès à quatre types d’espaces (campus universitaire féminin, espaces de travail, shopping malls et espaces religieux). Ce processus trace parmi elles de nouvelles lignes d’inclusion et d’exclusion et les soumet à d’autres normes. La première partie retrace l’émergence de ces espaces à travers la ségrégation des sexes entérinée au moment du Réveil islamique et du boom pétrolier, les injonctions d’experts promouvant l’activité professionnelle des Saoudiennes, partiellement appliquées depuis 2003, dans le contexte du discours de réforme du gouvernement ; enfin la libéralisation économique engendrant l’ouverture de nouveaux espaces de consommation. La deuxième partie montre comment les jeunes Saoudiennes négocient l’accès à ces espaces : la mobilité étant très coûteuse du fait de contraintes de divers ordres, elle devient un style de vie impliquant l’exercice d’un travail salarié. Le développement personnel, discours consensuel, s’avère central dans la légitimation de nouvelles activités pensées en termes d’épanouissement et de réalisation de soi. La troisième partie décrit les interactions entre les jeunes citadines au sein des espaces partagés : à travers les rassemblements homosociaux, la diffusion des conduites transgressives des règles de discipline islamique officielle et la mise en scène du consumérisme, se jouent à la fois l’apparition épisodique d’un « nous » et des luttes de classement aboutissant à la réinvention des féminités. ; Based on ethnographic fieldwork conducted in Riyadh, this dissertation shows how young Saudi women, confronted to multiple constraints which limit their mobility and activities, negotiate new lifestyles through their access to four types of spaces: the female university campus, workplaces, shopping malls and religious spaces. This process draws new lines of inclusion and exclusion, and subjects them to other norms. The first part recounts the emergence of these spaces through sex segregation, which has been strictly applied since the Islamic Awakening and oil boom; the experts’ injunctions in favour of Saudi women’s professional activity, partly put into practice since 2003, in the context of the government’s discourse of reform; and economic liberalization, which has led to the opening of new spaces for consumption. The second part shows how young Saudi women negotiate their access to these spaces: since various constraints make their moving in the city especially costly, mobility becomes a lifestyle for which a paid job is necessary. The discourse of self improvement, consensual and widespread, proves to be central in the legitimization of new female activities interpreted in terms of personal development and achievement. The third part describes the interactions between young women within the spaces they share: through homosocial gatherings, the spread of behaviours which transgress official Islamic rules and the adoption of consumerist self-presentations, they episodically identify with a common “us”, but also reinvent femininities through classification struggle.