Par-delà les frontières : migrations physiques, sémantiques et disciplinaires
Texte imprimé
- Auteurs : Dufoix Stéphane ; Bernand Carmen (1939-....) ; Université Paris Ouest Nanterre La Défense ;
- Editeurs : [S. l.] [s. n.] ;
- Date d'édition : 2010
- Sujets : Sémantique historique -- Thèses et écrits académiques, Diasporas, Sociologie historique, Sociologie des migrations, Sociologie et histoire des concepts, Concept de diaspora, Relations histoire-sociologie
- Autre(s) édition(s) : La dispersion
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 5 vol. (663 p., 145 f., 827, 528, 341 p.), 30 cm
- Pays de publication : France
Notes
Bibliogr. p. 588-663 dans le vol. 1 ; Habilitation à diriger des recherches ; Sociologie ; Paris 10 ; 2010
Résumé
La frontière est généralement considérée comme une limite sûre, stable, au-delà et en deçà de laquelle les choses sont différentes. Qu’il s’agisse des nationalités, des allégeances, des langues ou des disciplines scientifiques, les frontières qui les séparent sont réputées pour leur force car elles donnent corps, dans un seul et même temps, aux deux côtés qu’elles bordent. Sociologiquement, il s’ ensuit qu’elles jouent un rôle fondamental dans la construction sociale des identités collectives, nationales ou disciplinaires. L’habilitation déploie trois thématiques dont la réalisation a fait l’objet de plusieurs travaux depuis la rédaction de la thèse : les conséquences politiques et sociales - dans le pays d’origine et dans le pays d’accueil - du franchissement des frontières nationales par des migrants ou des exilés ; les conditions sociales, intellectuelles et politiques de possibilité pour la ditïusion mondiale d’un terme comme diaspora ; enfin, sur un plan plus épistémologique, la question des rapports entre histoire et sociologie. Dans chacun des cas, je démontre qu’il se crée des espaces au travers desquels se compose et se recompose la frontière, des espaces qui la dépassent tout en restant menacés par la logique frontalière. Les cas les plus prégnants sont ceux des espaces d’opposition politique en exil - appelés exopolities -, de la diffusion planétaire sur plusieurs siècles de certains concepts - comme diaspora - dont l’usage permet par ailleurs de faire exister des groupes par-delà les frontières, ou encore de cet espace disciplinaire que je nomme science sociale historique où s’inventent des manières inédites de pratiquer à la fois l’histoire et la sociologie ; Boundaries are usually considered as determined and steady limits on either side of which things are different. Borders separating nationalities, allegiances, languages or academic disciplines not only make a distinction, they also shape and construct both sides at the same time Sociologically, they play a fundamental role in the social construction of collective, national or disciplinary identities. The habilitation thesis displays three axes that have been the main streams of my academic work since my dissertation ; social and political consequences, whether in the home or in the host country, of crossing national boundaries by migrants or exiles ; social, intellectual and political conditions of possibility for the worldwide diffusion of a term like diaspora ; eventually, on a more epistemological level, the issue of Relationship between history and sociology. In each of these cases, I demonstrate the existence of spaces within which boundaries are renegociated and transformed. These are social spaces that go beyond boundaries but remain threatened by the boundary logic. The most emblematic cases studies here are the social spaces of political opposition in exil - which i call exile polities -, the worldwide diffusion, over many centuries, of certain concepts - like diaspora - the use of which allows the very constitution and existence of groups beyond boundaries, or the academic interdisciplinary space that I call historical social science, where scholars invent new ways to practice and reconcile both history and sociology