K'in tajimol : danse, musique, gestes et parole comme mémoire rituelle : une analyse du carnaval maya-tsotsil à San Pedro Chenalho et Polho, Chiapas-Mexique
Texte imprimé
- Auteurs : Martinez Gonzalez Rocio Noemi Martha ; Severi Carlo (1952-...) ; École des hautes études en sciences sociales ;
- Editeurs : [s.l.] [s.n.] ;
- Date d'édition : 2013
- Sujets : Ethnologie -- Thèses et écrits académiques -- Mexique, Tzotzil (Indiens), CarnavalsMémoire collective
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 3 vol. (602, 154 f.), : Ill., cartes, 30 cm, + 1 DVD-ROM
- Pays de publication : France
Notes
Bibliogr. p. 524-548 ; Thèse doctorat ; Anthropologie sociale et ethnologie ; Paris, EHESS ; 2013
Résumé
Le K'in tajimol, ou fête des jeux, est un rituel de cinq jours qui marque, dans le cycle agraire et festif maya-tsotsil, la fin d'une année et le début d'une nouvelle. Cette fête a lieu dans la région des Altos du Chiapas à San Pedro Chenalho, commune 'officielle', et à San Pedro Polho, commune autonome zapatiste, deux communes opposées politiquement. Le K'in tajimol reconstitué à Polho en 1996, est considéré comme un rituel pour la mémoire et contre l'oubli. Mon approche de cette fête s'efforce d'approfondir la compréhension d'un 'rituel complexe' qui articule espaces, gestes, paroles, images et musique. Il s'agit de reconnaître les modes de fonctionnement d'une mémoire rituelle qui articule des temporalités multiples, ancrées dans une histoire de longue durée des peuples mayas. A travers la pragmatique du rituel et les analyses du 'sacrifice' des jeux et de différentes techniques du langage, je tente de comprendre comment les tsotsils ont pu donner forme et continuité aux échanges dialogiques et même contradictoires, à travers des actions rituelles complexes qui révèlent la domination et la confrontation avec 'l'autre'. J'essaie également de comprendre la relation qui existe entre mémoireet oubli, ainsi qu'entre rituel, narration, mythe et mémoire sociale. Ici, la dimension historique a une grande importance, car les actions rituelles qui se succèdent dans le K'in tajimol font écho à plusieurs moments de l'histoire locale, régionale et même nationale. On ne peut pas comprendre le K'in tajimol sans l'inscrire dans l'accumulation des temporalités historiques qui s'entrelacent dans le présent du rituel. ; The ritual of K'in tajimol, or ritual of games, is a five-day ritual marking the beginning and the end of the year in the Maya Tsotsil agrarian calendar. It takes place in a region called Altos of Chiapas in two communities of opposite political sensibility with San Pedro Chenalho the official governmental community and San Pedro Polho an autonomous Zapatista community. They share the same territory but not the same political and social organization. In 1996, Polho recreated the K'in tajimol as a ritual to help preserve memory against oblivion. My approach to this traditional ceremony endeavors to deepen the comprehension of a 'complex ritual' articulating different spaces, gestures, words, images, and music. I try to demonstrate the different ways and functions of ritual memory and its multiple temporalities, anchored in the long history of the Maya peoples. The pragmatics of the ritual and analysis of 'the sacrifice', games and different techniques of language deployed have been my source to understand how the Maya-Tsotsils have been able to give form and continuity to the dialogical and even contradictory exchanges, and reveal forms of domination and confrontation with 'the other'. I have tried to understand the relationship between memory and oblivion as well as with ritual, narrative, myth, and social memory. Here, the historical dimension has a great relevance. The successive ritualistic actions taking place during the five days of K'in tajimol echo events in the local, regional and national history. We cannot understand the K'in tajimol without replacing it within the context of an accumulation of historical intertwined with the present of the ritual.