Coréens au Kazakhstan : construction sociale de l'identité "Minorité - Diaspora"
Bibliographie
- Auteurs : Yim Eunsil ; Gossiaux Jean-François ; École des hautes études en sciences sociales ;
- Editeurs : Lille Atelier national de reproduction des thèses ;
- Date d'édition : 2015
- Sujets : Ethnologie -- Thèses et écrits académiques -- Asie, Immigrés, Coréens, Minorités, Diasporas
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 2 microfiches, 105 x 148 mm
- Pays de publication : France
Notes
Bibliogr. p. 418-439 ; Thèse doctorat ; Anthropologie sociale et ethnologie ; Paris, EHESS ; 2012
Résumé
A la disparition de l’Union soviétique en décembre 1991, les Coréens du Kazakhstan – ceux issus des populations déportées en 1937 des régions de Vladivostok –, voient la question de leur identité collective s’inscrire dans des conditions sociales nouvelles et inédites. Même si la définition légitime de l’identité coréenne reste du ressort de l’Etat, elle devient, pour la première fois, l’objet d’actions de mobilisation de diverses catégories d’agents sociaux. Les sphères sociales dont sont issus ces agents sont non seulement publiques, comme les organismes étatiques chargés de formaliser des normes juridiques et administratives censées instituer l’identité nationale nouvelle, celle kazakhstanaise, et d’inventer des emblèmes et des symboles qui lui correspondent, mais également privées.- ; Il s’agit, entre autres, des structures nouvelles, à vocation culturelle, nées dans le sillage de la perestroïka de la fin des années 1980 sous la forme de centres culturels. Instance de canalisation des activités et des manifestations culturelles à leurs débuts, ces organisations évoluent rapidement pour devenir également le lieu de socialisation des élites coréennes qui les dirigent. Issus des milieux académique, culturel, économique et politique, ces dirigeants s’approprient la question de l’identité coréenne en la transformant en un enjeu de luttes de pouvoir autour du monopole de représenter, c’est-à-dire d’agir et de parler pour et au nom de la minorité coréenne.- ; Cette thèse se propose d’analyser la problématique identitaire des Coréens du Kazakhstan qui émerge ainsi dans le Kazakhstan postsoviétique en l’appréhendant en termes de lutte symbolique dans laquelle diverses catégories d’agents poursuivent une même entreprise, celle de produire, promouvoir, diffuser, bref, légitimer les représentations qu’ils font de l’identité coréenne. Fondée essentiellement sur les investigations empiriques, elle s’attache à mettre en lumière le double fait identitaire « minorité/diaspora » constitutif de la condition sociale structurelle des Coréens du Kazakhstan d’aujourd’hui, puisque ces Coréens sont tout à la fois une minorité de l’Etat kazakhstanais et une diaspora de la Corée divisée en deux Etats opposés, la Corée du Nord et la Corée du Sud. ; The social context in which identity issue assigned to the Korean minority of Kazakhstan -- those who were deprted in 1937 from Vladivostok -- changed with the collapse of the Soviet Union in december 1991. For the first time, the object of collective mobilizations of different actors. These actors come from public sphere: the state institutions in charge of defining the administrative and juridical norms of the new Kazakhstani identity. But they are also private: the non governmantal associations constitute an important category of them. Born in the wake of perestroika in the late 1980s, they are cultural centers organizing cultural activities and events at the beginning; then these organizations are rapidly evolving to become also a place for socializing Korean elites who were committed in. Coming from the academic, cultural, economic and politic mileu, these responsibles handle the korean identity question by turning it into a stake of power struggle fot he monopoly to represent, which means to speak and act for and on behalf of the Korean minority. This thesis aims to analyze the identity question of the Koreans in Kazaksthan emeriging in the post-Soviet Kazakhstan by apprehending it as a symbolic struggle in which various categories of agents pursuing a common enterprise to produce and legitimate the representation they have of Korean identity.Based on empirical investigations, it seeks to highlight the dual identity 'Minority/Diaspora' that is constitutive of the social and structural condition of the koreans in Kazakhstan today, because these Koreans are at the same time a minority of the Kazakhstani State and a Diaspora of the Korean peninsula.