Textile cérémoniel
Objet
- Classification : Objet
- Nom vernaculaire : pua'kumbu
- Géographie : Asie – Asie du sud-est – Malaisie – Malaisie orientale – Bornéo (île) – Sarawak (état)
- Culture : Asie – Iban
- Date : Début du 17e siècle
- Matériaux et techniques : Tissage armure toile, teintures naturelles à réserve par ligature des fils de chaîne (ikat de chaîne).
- Dimensions et poids : 217 x 130 cm
- Donateur : Cercle Lévi-Strauss de la société des Amis du musée du quai Branly - Jacques Chirac ;
- Exposé : Oui
- Numéro d'inventaire : 70.2022.14.1
Description
Grand textile cérémoniel "pua'kumbu" composé de deux lés cousus au centre. Les motifs stylisés et abstraits se déploient en une arborescence qui sature le regard. Les motifs sont associés aux têtes trophées, à l'univers végétal, aux fruits et aux lucioles. La profondeur des couleurs et la clarté de l'ikat sont tout à fait remarquables.
Usage
Les "pua' kumbu" sont exclusivement tissés par les femmes. Ils ont pour fonction de signaler un rituel. Ils peuvent être posés sur le sol et recevoir des offrandes dans des coupelles, recouvrir ou envelopper les participants aux rituels, humains ou non humains, être suspendus afin de délimiter les espaces. Autrefois, la fonction la plus sacrée du "pua'" était d'accueillir les têtes-trophées au retour d'une chasse aux têtes, avant que ces dernières ne soient déposées dans la maison. C'est ainsi que le tissage de ces textiles cérémoniels est appelé le "sentier de la guerre des femmes". Ces textiles interviennent aussi dans les rites de passage qui ponctuent la vie d'un individu. Les "pua'kumbu" étaient considérés comme les textiles les plus puissants dans le monde ibanique. Parmi toutes les fonctions du textile on peut ajouter celle de médium entre l'homme et la divinité avant l'accomplissement d'une entreprise importante, lorsque la personne enveloppée dans le textile reçoit des rêves révélateurs.