Tissu appliqué
Textile ou vêtement
- Classification : Textile ou vêtement
- Nom vernaculaire : Tifaifai pa'oti
- Fabricant : Virginie Biret ;
- Géographie : Océanie – Polynésie – Polynésie française – Société (îles de la) – Vent (îles du) – Tahiti (île)
- Date : 2020
- Matériaux et techniques : Drap et fil de coton
- Dimensions et poids : 255 × 228 cm
- Donateur : Te Fare Iamanaha ;
- Exposé : Oui
- Numéro d'inventaire : 70.2022.15.1
Description
Tissu appliqué décoré du motif de la fleur de tiare tahiti. Drap de coton blanc découpé et cousu à la main sur un fond rouge du même matériau.Membre de l'association Te Api Nui O Te Tifaifai et présidente de l’association Terama Nui, Virgine Biret est une des plus grandes expertes de la confection de tifaifai à Tahiti aujourd’hui. A plus de 80 ans, elle continue à confectionner des tifaifai entièrement à la main et à former la nouvelle génération d’expertes aux savoir-faire qu’elle a elle-même appris de sa grand-mère et de sa tante. C’est pour cette expertise que Virginie Biret fut choisi par le musée de Tahiti et des Îles – Te Fare Manaha, pour réaliser les tifaifai qui seraient présentés dans l’exposition Maro ‘ura. Un trésor de polynésien (musée du quai Branly – Jacques Chirac, 18 octobre 2021 – 9 janvier 2022).A l’issue de l’exposition, la musée de Tahiti et des Îles – Te Fare Manaha a souhaité conserver l'un des deux tifaifai inclus dans l’exposition dans ces collections et offrir le second au musée du quai Branly – Jacques Chirac, qui n’en conservait alors aucun. Il s’agissait aussi de célébrer la coopération inscrite dans le commissariat de l’exposition, elle-même ancrée dans un partenariat de longue date entre les deux institutions et qui se perpétue aujourd’hui grâce à de nouveaux prêts et dépôts importants dont le musée de Tahiti bénéficie depuis sa réouverture après travaux (février 2023).
Usage
La production de tifaifai, ou patchworks, se développe suite à l’arrivée des femmes missionnaires et de la cotonnade à l'extrême fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle en Polynésie. A Tahiti comme aux îles Cook, cette tradition s’est depuis solidement ancrée dans l’artisanat local. Les patrons utilisés pour la confection des motifs sont propres à chaque artiste. Ils sont précieusement gardés et souvent transmis uniquement au sein du cercle familial.Les tifaifai ont une importante valeur économique et culturelle. lls font aujourd'hui partie des productions artisanales emblématiques de la Polynésie, et des éléments incontournables de plusieurs cérémonies officielles. Ils comptent aussi parmi les biens offerts et échangés au moment des mariages et d'autres moments clés de la vie des individus. Dans la sphère publique comme privée – quoique de moins en moins dans cette dernière (Hammond 2018) – les individus honorés peuvent être enveloppés d’un tifaifai. Certaines pièces sont conservées au sein des familles, d'autres uniquement destinées à être vendues. La production de tifaifai revêt depuis quelques décennies, une dimension compétitive. Les expertes rivalisent de prouesses pour créer des pièces qui respectent et perpétuent la tradition de production de tifaifai. Plusieurs expositions-ventes de tifaifai ont lieu chaque année à Tahiti. Il existe deux types de tifaifai : les tifaifai pū consistent en compositions géométriques assemblées à la manière de mosaïques; les tifaifai pa‘oti comme ici, comportent des motifs appliqués. Certains tifaifai présentent aussi des motifs figuratifs, à la manière de tableaux.Pa‘oti signifie "couper" et désigne les "ciseaux" en reo tahiti. L’artiste découpe des motifs dans un tissu (en général drap de coton) puis les applique en les cousant sur un tissu d’une autre couleur.Il faut deux à trois semaines pour confectionner un tifaifai pa‘oti comme celui-ci.