Masque
Objet
- Classification : Objet
- Nom vernaculaire : Tedak
- Géographie : Océanie – Mélanésie – Papouasie-Nouvelle-Guinée – Bismarck (archipel) – Nouvelle-Irlande (province) – Tanga (îles)
- Date : milieu 19e-fin 19e siècle
- Matériaux et techniques : Rotin, fibres végétales, graines, pigments
- Dimensions et poids : H. 78cm
- Ancienne collection : Alain Schoffel ; Ancienne collection : Loed Van Bussel ; Ancienne collection : Robert Burawoy ; Précédente collection : Monique Barbier-Mueller ; Précédente collection : Jean Paul Barbier-Mueller ; Ancienne collection : Museum für Völkerkunde (Dresde) ; Collecte : Richard Parkinson ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 70.2024.1.3
Description
Masque fait d’une armature en rotin sur laquelle est tendue une étoffe d’écorce battue pour former un visage prolongé par une longue languette à l’avant. Celle-ci est bordée de fines fibres végétales. Les yeux en demi-coques de graines sont fixés à l’aide d’une résine noire. Entre les deux, un nez en feuilles et mastic blanc se projette sur la languette Deux oreilles effilées s’étirent vers l’arrière. Au sommet du masque, est fixé un toupet de fines radicelles. Des motifs peints rouge et noir couvrent la surface de l’écorce battue.
Usage
Les informations connues sur ces masques sont issues des travaux de terrain de Richard Parkinson (1999 (1907) : 283). En 1903, ce-dernier indique que la fabrication des masques tedak n’est plus pratiquée, les anciennes générations qui maîtrisaient les techniques de fabrication étant décédées et les jeunes générations étant pour la majorité enrôlées sur les plantations installées par les Allemands dans la région, ce qui les éloignaient de leurs villages.Parkinson collecte néanmoins quelques informations auprès d’anciens sur l’usage de ces masques appelés tedak. Ils étaient portés augmentés d’un vêtement couvrant le corps et fait d’écorce interne (liber) d’arbre à pain. Ce type de vêtement accompagnait également les masques en tapa faits à Nissan et Lihir.Ces masques intervenaient dans les fêtes célébrant les plantations et/ou les récoltes. Les fabricants spécialisés des masques étaient appelés anterere, leurs savoirs étant transmis de génération en génération. La fabrication se déroulait secrètement à l’écart du village, dans des maisons spécialement dédiées appelées borong fel, dans la forêt. L’accès à ces lieux était interdit aux femmes sous peine de mort. Lors des rituels, un premier masque apparaissait publiquement puis se retirait à la vue pour aller chercher un second masque, puis un troisième et ainsi de suite. Le groupe de masques exécutait ensuite collectivement une danse avant de disparaître de nouveau dans la borong fel. Les non-initiés voyaient dans ces apparitions l’incarnation d’esprits.Des informations de terrain datées du début des années 2000, collectées par Antje Denner, associent ces masques à des sorties publiques pour demander de la nourriture ou du tabac ou lors de situations conflictuelles au sein des villages. Les porteurs de ces masques dits tunbes portent alors des couteaux et peuvent attaquer les personnes accusées pour demander compensation.