chapeau cérémoniel
Textile ou vêtement
- Classification : Textile ou vêtement
- Nom vernaculaire : Tanggoi daré
- Géographie : Asie – Asie du sud-est – Indonésie – Grandes îles de la Sonde (aire) – Bornéo (île) – Kalimantan
- Culture : Asie – Ngaju
- Date : 19e siècle
- Matériaux et techniques : Vannerie bicolore : fibres végétales, cheveux, appliques : coquillages sectionnés
- Dimensions et poids : 16 x 74,5 x 73,5 cm, 844 g
- Donateur : Rijksmuseum voor Volkenkunde (Leiden) ;
- Précédente collection : Musée de l'Homme (Océanie) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1885.124.5
Description
Ce chapeau cérémoniel présente des thèmes décoratifs d'une extrême complexité obtenus par un tissage très dense alternant des fibres rouge colorées au jarenang (extrait du fruit de rotin) et des fibres naturelles, selon un style qui rappelle les oeuvres de l'aire des rivières Kahayan et Mentaya.Il est intéressant de noter que l'intérieur du chapeau présente une calotte avec un décor identique, ce qui est rare. Elle est agrémentée de quatre croix, résultat d'un syncrétisme avec la religion chrétienne. De telles croix ont des fonctions apotropaïques. Ce chapeau est une variante locale du tanggoi daré. En général, les Ngaju utilisent du bambou pour le tissage de la surface en raison de sa valeur idéologique, tandis que les Ot danum les tissent en rotin en raison de sa résistance. (Informations données en octobre 2015 par Paolo Maiullari, conservateur au Museo delle culture à Lugano).
Usage
Chapeau cérémoniel employé chez les Ngaju et les Ot danum, notamment lors de certains rites de secondes funérailles, mais aussi au cours d'autres cérémonies. Chez les Ngaju, par exemple, il est employé par la guérisseuse en transe lors des cérémonies de guérison (basangiang). Ce chapeau présente une surface externe tissée en bambou ou en rotin selon sa provenance, décorée de motifs ayant partie liée aux récits mythologiques et aux fonctions rituelles. Il présente une décoration de cheveux humains et de coquillages (cauris). Les premiers ont une fin esthétique, et sont obtenus en coupant des mèches de cheveux de femme, tandis que les seconds ont une importante valeur médicinale et sont par conséquent reliés au bien être et à la prospérité. La première fonction de ce type de chapeau concerne la protection de l'âme. Porté sur la tête, il ferme la fontanelle antérieure du crâne qui, selon les croyances locales, est considérée comme la "porte de l'âme". Il protège donc la personne active durant le rituel pendant l'interaction avec les forces du cosmos.