Paire de bottes d'intérieur
Objet
- Classification : Objet
- Nom vernaculaire : Icheg
- Géographie : Asie – Asie septentrionale – Fédération de Russie – District Fédéral de la Volga – République du Tatarstan
- Culture : Asie – Tatar
- Date : Fin du 19e -début du 20e siècle
- Matériaux et techniques : Cuir
- Dimensions et poids : 38 x 17 x 27 cm, 290 g
- Précédente collection : Musée de l'Homme (Arctique) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1948.0.1359.1-2 X
Description
Paire de bottes d'intérieur en cuir rouge.Tige et empeigne de maroquin rouge. Tige en une seule pièce découpée au niveau du cou de pied et fermée par une couture verticale sur la face antérieure de la botte. Non doublées, sauf à l'extrémit sup. de la tige où une bande étroite de toile écrue se rabat sur 1/2 cm. à l'extérieur. Deux pièces de cuir rouge ont été rajoutées à l'extrémité sup. de la tige pour former l'arrondi à l'avant de la botte, plus haute devant que derrière. Bas de la tige et empeigne ornés de pièces de cuir rapportées. Ces pièces, marron, vert clair, vert foncé, jaune représentent une fleur dans un vase sur les 2 faces latérales et des motifs à volutes sur l'empeigne et le contrefort. 4 fils de nuance claire, brodés sur les coutures, forment une chaîne perlée qui encadre les motifs. Cuir usé, déchiré par endroits. Semelle de cuir souple, brun-rouge, quadrillé et assez usé. Hauteur de la tige sur la face antérieure : 38 cm. Hauteur de la tige sur la face postérieure : 29 cm. Longueur de la semelle : 26 cm.
Usage
Les "icheg" sont des bottes souples d'intérieur. Celles des hommes, généralement noires, avec un contrefort (saure) en peau de chagrin vert, et munies parfois de rabats en maroquin vert ou rouge, recouvrent le genou, tandis que celles des femmes sont plus basses, sans rabat, et ornées de motifs polychromes. Ces bottes passaient par 4 stades de fabrication qui avaient lieu dans des ateliers différents. D'abord des spécialistes découpaient des piles de cuirs de couleurs variées, puis des couturières assemblaient et cousaient les morceaux des brodeuses ensuite masquaient les coutures sous une broderie, et des cordonniers terminaient les bottes. Cette industrie, aux mains des Tatars de Kazan, employaient 2.000 personnes à Kazan et 10.000 dans les villages environnants à la fin du 19e. Le marché était très étendu : il comprennait l'Asie centrale, le Caucase, Moscou. Les "icheg" de cuir souple sans talon sont les plus anciennes chaussures des Tatars avec les "laptis". Ces dernières années, (avant la révolution) les jeunes femmes préféraient un modèle d'"icheg" à semelle dure et haut talon.