Recto: scène de bataille - verso: dessin avec motifs géométriques
Arts graphiques
- Classification : Arts graphiques
- Dessinateur : Ibrahim Tita Mbohou (1914 - 1977) ; Dessinateur : Ismaël Tita Mbohou ;
- Géographie : Afrique – Afrique centrale – Cameroun – Ouest – Noun (département) – Foumban
- Culture : Afrique – Bamoun
- Date : Seconde moitié du 20e siècle
- Matériaux et techniques : papier vélin. recto: encres rouge et noire, crayon graphite. verso: encres noire, violette et verte et crayon graphite
- Dimensions et poids : 54 x 74,5 cm
- Donateur : Corinne Jouslin de Noray ; Donateur : Renaud Jouslin de Noray ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 70.2008.70.9
Description
Notice d'Alexandra Galitzine-Loumpet, sept. 2016 : "Recto: scène de bataille, dite de Manga, entre les partisans du grand serviteur Gbetnkom Ndombuo et du roi Njoya dans les premières années de son règne (vers 1893-94). Cette guerre civile oppose deux camps bamoun, dont l’un aidé de cavaliers peuls de Banyo par lesquels l’Islam s’implantera dans le royaume dans la décennie suivante. La scène se déroule dans un paysage vallonné, caractéristique d’une région située entre 1200 et 1400 m d’altitude.Les cavaliers apparaissent groupés, à l’exception du cavalier en train de tomber à gauche du dessin. Plusieurs guerriers au centre de la composition pourraient représenter le roi (personnage central de taille plus importante) et ses partisans notamment en raison de la cloche à poignée anthropomorphe dite « süre » et de la coiffe, les distinguant ainsi des partisans de Gbtenkom Ndombouo. Ils attestent également de la reprise d’éléments issus d’autres compositions.Cavaliers et fantassins sont différenciés par leurs costumes et leurs coiffes (Bamoun/ musulman), et les partisans de Gbetnkom Ndombuo par une coiffe sans plumet. Ils sont armés de fusil, de lances et de couteaux. Le sang des blessures est représenté en rouge et constitue le seul ajout indicatif. En haut, à droite un quadrillage au crayon graphite. La scène est encadrée d’une frise composée de figures géométriques noires : de droite à gauche et de haut en bas dans les rectangles : grenouilles stylisées ; motifs géométriques en triangles alternés ; motif stylisé de l’araignée ; motif en carrés irréguliers ; serpent à double tête, représenté en longueur ; araignées stylisées ; dos de crocodile ; motif « quatre coins » ; motifs en double zigzags ; motif en rectangles alternés rappelant les plafonds en bambou de raphia. Aux quatre coins, motifs à 4 branches. Sous le cartouche en bas, un personnage masculin et une étude de main tenant un couteau. Quelques lettres latines en haut au milieu : 307 à l'encre bleue – verso: dessin avec motifs géométriquesverso: dessin avec motifs géométriques, avec bande droite du cadre non remplie.Différents thèmes sont ici présentés, dont certains anciens et d’autres plus récents, décoratifs et sans relation directe avec l’iconographie bamoun. Un calque est détenu par d’Ismaël Tita Mbohou (Foumban, né 1952), dessinateur, fils d’Ibrahim Tita Mbohou (1914-1977), élève d’Ibrahim Njoya. L’atelier Tita Mbohou fut actif à partir de la fin des années trente.Au centre du dessin, quatre rectangles (de haut en bas et de droite à gauche) : dessin à motifs inventés par le roi Njoya ou apparus sous son règne (une couverture avec ces motifs fut conçue pour lui) ; motifs « Mbure » (noyau de fruit oblongue) présentés en « fleur » ; motif ntieya (ndop) du nom du textile réservé au roi et à la famille royale, blanc et bleu indigo, intégrant les signes principaux de l’espace habité (au centre, motif circulaire : palais et ville ; au dessus « dos de crocodile » : espaces des notables et princes …), motifs triangulaires sur bandes (les motifs triangulaires connotent des représentations de statut social)Cadre : en haut & bas : motifs « dos de crocodile », nouveau motif (en formes d’yeux) ; « dos de tortue » (carrés alternés), motifs non identifiés"
Usage
Notice d'Alexandra Galitzine-Loumpet, sept. 2016 : "Ces dessins sont des créations en relation avec le règne de Njoya (vers 1892 - 1933) Les différentes compositions de ce dessin sont attribuées à Ibrahim Njoya (ca 1887-1962) inventeur des canons de représentations (un dessin quasi identique est conservé au Musée d’Ethnographie de Genève, avec un resserrement léger du cadrage (Catalogue Dessins Bamum, Skira 1997 : 82) et un cadre aux motifs différemment agencés.Il ne s’agit pas d’un dessin mais d’un « modèle » servant de base aux calques et dessins achevés qui pourrait être l’œuvre d’Ibrahim Tita Mbohou (1914-1977), élève d’Ibrahim Njoya ou de son fils d’Ismaël Tita Mbohou (Foumban, né 1952), dans le cadre d’un atelier de dessinateurs célèbre et actif à partir du début des années quarante. Plusieurs calques sont détenus par d’Ismaël Tita Mbohou, avec des variations dans la composition et dans la frise.Les dessins qui illustrent la vie du royaume étaient réalisés et copiés grâce à l'utilisation de modèles puis de calques dans le cadre d’ « ateliers ». Plusieurs dessins attribués à Ibrahim Njoya intègrent ainsi l’intervention de ses élèves ou sont repris d’après ses compositions et dans son style."