Le Kaire - Intérieur de la porte appelée Bâb el-Gebel
Arts graphiques
- Classification : Arts graphiques
- Graveur : Claude Niquet l'Aîné (vers 1770 - après 1831) ; Graveur : Jean Duplessis-Bertaux (1750 - 1818) ; Graveur : Jean-Baptiste Réville ; Dessinateur : André Dutertre (1753 - 1842) ;
- Géographie : Afrique – Afrique septentrionale – Egypte – Al Qahirah
- Date : Début 19e siècle
- Matériaux et techniques : Eau-forte et burin sur papier contrecollé sur un montage en carton
- Dimensions et poids : Dimensions de la feuille : 54,6 x 63,9 cm
- Précédente collection : Musée national des arts d'Afrique et d'Océanie (Fonds historique) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 75.7086
Description
Vue présentant l'architecture intérieure de la porte, proche d'un saillant du rempart, et protégée par une tour. De nombreuses personnes se tiennent dans l'espace dégagé entre les remparts, certains sont penchés au-dessus d'un parapet formant un surplomb face à la route passant sous la porte, d'autres sont proches de dromadaires.A son départ d'Egypte le 22 août 1799, Bonaparte, laisse l'expédition sous les ordres de Kléber. Celui-ci, qui ne croît plus en le maintien français en Egypte, mais est convaincu de l'importance du travail scientifique, crée le 19 novembre 1799 une commission chargée d'étudier plus particulièrement l'Egypte moderne. Il décide par la suite de regrouper tous les travaux des savants de la commission dans une oeuvre unique, la Description de l'Egypte.Lors des négociations menées avec les Anglais et avec les Ottomans, Kléber cherche un moyen afin d'évacuer honorablement l'Egypte, mais les dissensions internes entre les Anglais, les réactions du sultan et la reprise des hostilités en Egypte, le retour ne peut se faire. Kléber assassiné en juin 1800 est remplacé par Menou, qui ne parvient à redynamiser ses troupes, ni militaires ni scientifiques.Il n'y aura dès lors plus d'expéditions loin du Caire ou d'Alexandrie, les savants ne souhaitant s'éloigner. Menou met toutefois en place un engagement de financement par l'Etat des travaux, afin que soit reconnue et sanctionné l'importance de l'oeuvre accomplie par les savants. Ceux-ci obtiennent l'autorisation de quitter l'Egypte en mai 1801 mais devront laisser un grand nombre d'objets, conservant heureusement leurs notes et relevés.A leur retour en France, ils sont convoqués par Chaptal, ministre de l'intérieur, qui nomme parmi eux une commission de huit membres chargée de réunir et de publier tout le matériel scientifique de l'expédition.Les volumes sont alors publiés régulièrement, de la présentation à l'Empereur en 1808 du premier volume de gravures à la conclusion de la série en 1826, par ordre de l'Empereur, puis du Roi et enfin du gouvernement.L'ouvrage, intitulé "Description de l'Egypte ou Recueil des observations et recherches qui ont été faites en Egypte pendant l'expédition française" comporte 10 volumes de planches : 5 consacrés à l'Antiquité, 2 à l'Etat moderne et 3 à l'Histoire naturelle, soit un total de 974 planches, dont 74 en couleur. A cela s'ajoute un atlas cartographique, qui considéré comme secret militaire, ne fait pas partie des annonces de publication.Accompagnés de 9 volumes de texte (4 pour l'Antiquité, 3 pour l'Etat moderne et 2 pour l'Histoire naturelle), cette Description est un ouvrage exceptionnel de par sa qualité, mais qui ne fut pas un succès commercial, malgré la version réduite, plus maniable et moins coûteuse qu'en a donné l'éditeur Pancouke en 1829. Elle ne rencontra pas l'accueil enthousiasme qu'avait suscité le récit de Vivant Denon, mais demeure la référence incontournable pour toute étude sérieuse sur l'Egypte de la fin du 18ème siècle et sur une approche scientifique de l'antiquité, contribuant par là à transformer l'égyptomanie européenne en égyptologie.