Tambour à friction malagan
Objet
- Classification : Objet
- Nom vernaculaire : Livika
- Géographie : Océanie – Mélanésie – Papouasie-Nouvelle-Guinée – Bismarck (archipel) – Nouvelle-Irlande (province)
- Culture : -
- Date : Fin 19e
- Matériaux et techniques : Bois
- Dimensions et poids : 25,4 × 10 × 10 cm, 534 gAvec socle : 1744g
- Donateur : Marc Ladreit de Lacharrière ;
- Ancienne collection : Eliot Elisofon ;
- Exposé : Oui
- Numéro d'inventaire : 70.2017.67.2
Description
Le tambour est composé de trois lamelles qui partant du corps de l'objet se recourbent pour former une table. A l'une des extrémités, un sillon dans la bois suit la forme d'une encoche. Dans cette même partie le bois présente un léger relief de forme rectangulaire.La forme de l’objet évoque un oiseau. On distingue à une extrémité un œil et une crête (avant la colonisation, les cheveux des hommes étaient coupés en forme de crête), les lamelles de l’instrument pouvant être interprétées comme les pattes d’un animal.
Usage
En Océanie, les tambours à friction n’existent qu’en Nouvelle-Irlande. Le principe de fabrication est en apparence simple : un bloc de bois est partiellement évidé afin de créer trois ou, plus exceptionnellement, quatre lamelles. La mise en jeu apparaît aussi aisée : un simple frottement de la paume de la main met en vibration les lamelles qui produisent un son aigu que l’on peut moduler en appuyant plus ou moins fortement, ce qui nécessite une certaine dextérité !Ces instruments sont connus dans le nord de la Nouvelle-Irlande d’où ils proviennent, sous le nom de livika. Les gens disent qu’ils furent inventés sur le plateau Lelet, puis qu’ils se répandirent dans toute la région jusqu’à recouvrir la zone des rituels malagan. Ces rituels sont de grands cycles funéraires qui peuvent s’étendre sur plusieurs années. Ils culminent avec la monstration, à l’intérieur de l’enclos de la maison des hommes, de sculptures virtuoses, monstration qui scelle le passage d’une génération à une autre de biens et de droits sur les terres et les zones de pêche. Lors de ces rituels un certain nombre de danses sont produites, le plus souvent accompagnées du son des tambours à fente mais aussi du cri des livika. Car pour les gens le son de ces instruments est celui du cri des petits enfants, l’instrument étant d’ailleurs tenu dans les bras comme un nourrisson. Cependant, le son produit s’apparente plus à des chants d’oiseau et plus particulièrement à celui des chouettes associées au monde des morts. Lors des cérémonies lunet malagan, le joueur de livika était caché dans une petite maison suspendue à une branche d’arbre. La maison se balançait au-dessus des participants à la cérémonie. Philippe Peltier, janvier 2017Chaque instrument portait un nom et alors que les sculptures montrées lors des rituels funéraires étaient détruites après chaque cérémonie, ils étaient transmis de génération en génération, laissant supposer l’ancienneté de certains d’entre eux. La patine noire, brillante témoigne d’un usage répété.