« Masque » malagan
Objet
- Classification : Objet
- Nom vernaculaire : Kowabe
- Géographie : Océanie – Mélanésie – Papouasie-Nouvelle-Guinée – Bismarck (archipel) – Nouvelle-Irlande (province) – Tabar (île)
- Culture : Océanie – Mandara – Tabar
- Date : 20e siècle
- Matériaux et techniques : Bois, patine noire, traces de pigments blancs et orcre rouge
- Dimensions et poids : 47 × 35 × 35 cm, 3590 g
- Donateur : Marc Ladreit de Lacharrière ;
- Collecte : Pierre Langlois ; Ancienne collection : Ann Ziff ; Ancienne collection : Bill Ziff ; Ancienne collection : Baudoin de Grunne ;
- Exposé : Oui
- Numéro d'inventaire : 70.2017.67.3
Description
La tête massive présente des yeux très enfoncés, un nez massif et une bouche dont les lèvres entre-ouvertes laissent apparaitre les dents teintes en noir. Sur le sommet du crâne, se prolongeant jusqu'à la nuque, est surmonté d'une crête peinte en blanc. Les deux oreilles présentent en leur centre une forme en croissant. Le masque présente une large cavité intérieure. Toute la surface de la face est recouverte d'une patine crouteuse et fendillée.
Usage
En vue de la préparation d'une cérémonie funéraire malagan, des rituels de magie sont organisés afin de provoquer la pluie. Les masques du type présenté ici sont utilisés. D’après Michael Gunn, ils appartiennent à la tradition marada. Lors d’une interview en 2001, Edward Sallé, l’un des plus fins connaisseurs de la sculpture et des rituels, lui-même sculpteur sur l’île de Tabar, a expliqué que ces masques sont dits kowabe (que l’on peut traduire littéralement par « tête-pluie») lorsqu’ils sont exposés sur le corps d’un personnage fait de fibres végétales. Sallé précisa que le masque et le corps ne sont que des « images », des objets sans pouvoir précis. En revanche, le masque est effectif lorsqu’il est utilisé dans un rituel de pluie. Il est alors apparenté à des chants et associé à des crânes humains et à d’autres éléments liés à l’humidité comme une coquille de bénitier, de l’eau et des plantes aux feuilles épaisses et grasses. Ces masques, contrairement aux autres objets malagan, n’étaient pas détruits après usage mais resservaient, une fois repeints, de rituel en rituel. (Philippe Peltier, janvier 2017)