Le prestige en miroir : relations de patronage et reconfiguration de l’espace de la musique hindoustanie à Varanasi de 1875 à nos jours
Bibliographie
- Auteurs : Jugand Julien ; Tarabout Gilles (1948-....) ; Université Paris Nanterre ;
- Editeurs : [Lieu de publication inconnu] [éditeur inconnu] ;
- Date d'édition : 2014
- Sujets : Ethnomusicologie -- Thèses et écrits académiques -- Inde
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 1 vol. (680 p.), : Ill., 30 cm
- Pays de publication : France
Notes
Bibliogr. p.627-656. Index ; Thèse doctorat ; Ethnologie ; Paris 10 ; 2014
Résumé
Dans une perspective d’anthropologie historique, et à partir d’une étude du patronage musical dans la ville de Varanasi (Bénarès), cette thèse propose une réflexion sur les enjeux qui traversent l’espace de production de la musique classique de l’Inde du nord, ou musique hindoustanie. De la fin du XIXe siècle à l’Indépendance, le patronage de la musique hindoustanie à Varanasi est principalement assuré par les élites foncières, marchandes et religieuses. Musique de salon, de cour mais également de temple, portée à certaines occasions sur le Gange et dans les rues, elle est interprétée par des communautés de spécialistes de la musique, des courtisanes et certains musiciens de hautes castes.- ; À la fin du XIXe siècle, l’émergence d’un mouvement de réforme de la musique hindoustanie, dans la lignée de certains réformateurs sociaux et religieux ainsi que des nationalistes, va profondément transfigurer l’espace de la musique hindoustanie et contribuer à la marginalisation de certaines catégories de musiciens. Or, les élites de Varanasi entretiennent un rapport ambigu à ce mouvement qu’elles soutiennent publiquement tout en poursuivant des formes de patronage que ce dernier réprouve. La tension que génère cette situation, concomitante d’un déclin relatif des élites locales et de l’émergence d’un patronage étatique à partir de la seconde moitié du XXe siècle, amène à une reconfiguration de l’espace de production. Certains musiciens s’y affirment en tant que patrons, tandis que se développe un tourisme musical florissant.- ; À la croisée entre historiographie et ethnographie, cette thèse propose d’analyser les dimensions spécifiques des configurations de l’expression locale d’une culture des élites relativement aux transformations socio-politiques de l’Inde, aux trajectoires des communautés de musiciens ainsi qu’au regard des répertoires et formes musicales régionales. Vecteur de plaisir et de prestige, le patronage musical apparaît comme une mise en performance objectivée de représentations, menée conjointement par des patrons et des musiciens aux objectifs distincts et opérant telle la mise en miroir d’un prestigieux passé.