Les Provinces du monde ? : cosmopolitismes et lieux de sociabilité dans les métropoles secondaires d’Afrique au sud du Sahara
Texte imprimé
- Auteurs : Fournet-Guérin Catherine (1972-....) ; Gervais-Lambony Philippe (1962-....) ; Université Paris Nanterre ; Ecole doctorale Milieux, cultures et sociétés du passé et du présent ;
- Editeurs : [S.l.] [s.n.] ;
- Date d'édition : 2013
- Sujets : Villes -- Madagascar, Urbanisation, Vie urbaine, Antananarivo (Madagascar) -- Conditions sociales, Antananarivo (Madagascar)
- Autre(s) édition(s) : L'Afrique cosmopolite
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 3 vol. (79-[90], 169, 421 p.), : Ill
- Pays de publication : France
Notes
Bibliogr. t.1, p. 65-71. ; Habilitation à diriger des recherches ; Géographie ; Paris 10 ; 2013
Résumé
La recherche est centrée sur les métropoles secondaires d’Afrique, qui sont souvent considérées à tort comme des périphéries du système-monde, des « provinces du monde ». Le cas de Tananarive est privilégié. En quoi les métropoles secondaires d’Afrique sont-elles pleinement intégrées dans des circulations internationales, et comment les nouvelles mobilités interagissent-elles avec la production de l’espace urbain et la construction des sociétés citadines, en particulier avec la multiplication de lieux de sociabilité, reflets de ce cosmopolitisme émergent ? Le chapitre I analyse l’ancienneté du cosmopolitisme urbain, longtemps sous-estimé. Depuis une vingtaine d’années, il est réactivé par des mobilités internationales très variées. Le chapitre II examine la « modernité créolisée » citadine, qui se développe en ville avec la présence croissante d’étrangers. Elle apparaît dans l’architecture, l’alimentation et surtout dans les représentations artistiques de la ville, étudiées à partir de quelques œuvres. Le chapitre III est centré sur les lieux de sociabilité produits par ce cosmopolitisme. Une typologie est proposée : certains sont directement importés de modèles internationaux standardisés, d’autres sont créolisés localement et investis par tous les citadins, d’autres encore sont prisés pour l’exotisme d’un décor colonial de nouveau à la mode. Les pratiques de sociabilité signalent un fort goût des citadins pour ces lieux cosmopolites, ce qui n’empêche pas de fortes tensions identitaires de se manifester. Les citadins développent de nouveaux imaginaires et un nouvel exotisme, tourné vers l’ensemble du monde, qui témoignent du dynamisme culturel des sociétés urbaines. ; This research focuses on Africa’s secondary metropolises, which are often considered world-system peripheries, in other words “world provinces”. The main study case is Antananarivo (Madagascar). To what extent are these metropolises fully integrated into international human, material and immaterial flows? How do new forms of international mobility impact on urban space and urban societies? In particular what are their impacts on the creation of sociability places which embody this emerging cosmopolitanism? Chapter I argue that urban cosmopolitanism is an old phenomenon, but largely underestimated. In the past twenty years various international forms of mobility have contributed to its expansion. Chapter II is devoted to the developing “creolized urban modernity” resulting from the increasing presence of foreigners. This modernity also permeates architecture, food and artistic representations, as the analysis of specific works will show. Chapter III concentrates on the sociability places produced by this cosmopolitanism. It proposes a typology. Some places are directly imported from international and standardized models. Others are locally creolized and invested by urbanites. Still other places are highly valued because of the exoticism of their fashionable colonial decor. Sociability practices show that urbanites really like cosmopolitan places even though these places also display identity tensions. Urbanites develop new imaginaries and a new form of exoticism, which is turned towards the whole world. This reveals the cultural dynamism of African urban societies.