Le sang et l'encre : le théâtre de la religion chez John Foxe : les martyrs protestants sous Marie Tudor
Texte imprimé
- Auteurs : Fernandes Isabelle ; Cottret Bernard (1951-....) ; Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines ;
- Editeurs : [S.l.] [s.n.] ;
- Date d'édition : 2004
- Sujets : Martyrologes -- Thèses et écrits académiques, Protestants, Protestantisme, Angleterre (GB) -- Histoire religieuse -- Thèses et écrits académiques -- 16e siècle, Foxe, John -- Thèses et écrits académiques, Marie Tudor
- Autre(s) édition(s) : Le sang et l'encre
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 3 vol. (687 f.), : Ill. tabl., 30 cm
- Pays de publication : France
Notes
Le 2e vol. contient les annexes ; Publication autorisée par le jury ; Bibliogr. f. 530-650. Notes bibliogr. Index ; Thèse de doctorat ; Langues et littératures étrangères ; Versailles-St Quentin en Yvelines ; 2004
Résumé
La catholique Marie Tudor accéda au trône d'Angleterre en 1553 après les efforts réformateurs de son demi-frère Edouard VI. Ce moment clé de l'histoire anglaise devait tenir une place importante dans le maryrologe de John Foxe qui vantait la constance des quelque trois cents protestants qui périrent sur le bûcher pour leur foi entre 1555 et 1558. Comme Foxe contribua beaucoup à la création du mythe de 'Marie la Sanglante', la présente étude se propose de fournir tout d'abord une approche de la politique menée par la Couronne durant ces années de feu et de cendres afin de démêler le vrai du mythe. Puis la question du martyre protestant sera abordée. Comment expliquer que le protestantisme, qui avait définitivement renoncé au sacrifice au moment où le concile de Trente précisait que la messe était sacrifice, non sanglant certes, mais sacrifice quand-même, ait insisté sur la valeur de la mort de ses victimes au fil des pages du martyrologe ? Nous suggérons que Foxe a tenté de substituer le corps du martyr à l'hostie catholique, que la mise au bûcher grâce à l'iconographie devient une messe à mort, que la transsubstantiation abhorrée s'est déplacée, mais qu'elle existe : le sang des martyrs s'est fait encre. ; The catholic queen Mary Tudor ascended the English throne in 1553 after her half-brother Edward VI's endeavours to thorouthly reform the country. This key episode in English history was to have pride of place in John Foxe's martyrology which praised the constancy of the three hundred protestants or so who died on the stake for their faith between 1555 and 1558. As Foxe contributed much to the creation of the myth of 'Bloody Mary', the present work intends first to purvey an approach to the Crown's policy during those years of fire and ashes to sort the truth out from the lies. Then the question of protestant martyrdom will be broached. How can we explain that though protestantism had definitively renounced the notion of sacrifice whereas the Concil of Trent clarified that mass was a sacrifice, a bloodless sacrifice, but a sacrifice anyhow, it insisted on the value of the demise of its victims with the use of martyrology ? We suggest that Foxe tried to substitute the body of the martyr for the catholic host, that thanks to iconography, the stake becomes an inverted mass, that the loathed transubstantiation has been displaced, but that it does extist, as the blood of the martyrs has become ink.