Le temps social : conceptions sociologiques du temps et représentations de l’histoire dans les sciences de l’homme en France (1901-1945)
Bibliographie
- Auteurs : Hirsch Thomas (1982-....) ; Hartog François (1946-....) ; Karsenti Bruno (1966-....) ; L'Estoile Bruno de ; Loyer Emmanuelle (1968-....) ; Matonti Frédérique (1958-....) ; Richard Nathalie (1963-....) ; École des hautes études en sciences sociales ; École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales ;
- Editeurs : [S.l.] [s.n.] ;
- Date d'édition : 2014
- Sujets : Temps -- Sociologie -- France 1900-1945, Histoire et sociologie, Sociologues, Thèses et écrits académiques, Temps, Sociologie, Historicité, Durkheim, Halbwachs, Lévy-Bruhl, Bloch, Mémoire collective
- Autre(s) édition(s) : Le temps des sociétés
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 2 vol. (643 f.), 30 cm
- Pays de publication : France
Notes
Bibliogr. p.542-637. Notes bibliogr. Index ; Thèse de doctorat ; Histoire et civilisations ; Paris, EHESS ; 2014
Résumé
Les représentations du temps varient selon les sociétés, dans l'espace comme dans l'histoire. C'est de cette idée d'un temps social, aujourd'hui commune, que ce travail propose une histoire dans les sciences de l'homme en France entre 1901 et 1945. Il s'agit de rendre compte de l'émergence d'une idée nouvelle, de ses différentes élaborations, de sa dissémination au fil de ces quelques décennies, depuis ses premières formulations dans les colonnes de l’Année sociologique jusqu'à ses reprises et transformations sous la plume d'ethnologues ou d'historiens - Maurice Leenhardt, Jacques Soustelle, Lucien Febvre et Marc Bloch notamment. L'attention portée aux discussions dans lesquelles cette idée se trouve prise et la variation des échelles d'observation conduisent non seulement à resituer les démarches de Maurice Halbwachs, Lucien Lévy-Bruhl et Marcel Granet, mais aussi à opérer une coupe dans le champ universitaire français et à retraverser certains de ses débats majeurs : la concurrence entre sociologies au tournant du XXe siècle, le débat de 1903 entre sociologues et historiens, l'entreprise durkheimienne de refondation de la philosophie, la controverse entre psychologie et sociologie dans les années 1920, les rapports, enfin, entre sociologie et ethnologie ainsi qu'entre sociologie et histoire durant l'entre-deux-guerres. Observant les relations entre conceptions sociologiques du temps et transformations des représentations de l'histoire dans le cadre d'une longue crise du progrès, ce travail interroge en définitive le processus de socialisation des sciences de l'homme : ou comment le « social » est devenu un mode d'intelligibilité des individus comme de l'histoire. ; Time representations vary from one Society to another, in space and in history. The present thesis aims to establish the history of this very idea in French social sciences between 1901 and 1945. How can its birth in the columns of l’Année sociologique be explained ? How was the idea then accepted and transformed by sociologists, psychologists, historians or ethnologists such as Marcel Mauss, Maurice Halbwachs, Lucien Lévy-Bruhl, Marcel Granet, Charles Blondel, Maurice Leenhardt, Jacques Soustelle, Lucien Febvre and Marc Bloch - amongst others? The close attention given to the intellectual controversies in which the idea of 'social time' was elaborated enables to go across some of the most intense debates in French university along the first decades of the XXth century, such as the competition between sociologies around 1900, the debate between sociologists and historians known as the 'débat de 1903', the connections between durkheimian sociology and psychology, philosophy, history and ethnology during the interwar period. Observing the interrelation between sociological conceptions of time and representations of history in a long crisis of the goddess of 'Progress', this work questions the process of 'socialization' of the human arts and sciences : how the 'social' became a way of understanding and explaining history as well as individuals