Artiste ou mpanakanto ? : construction sociale et stylistique de la figure du peintre dans les villes des Hautes Terres malgaches : l'exemple de Tananarive (1880-1972)
Bibliographie
- Auteurs : Monginot Pauline (1987-....) ; Rajaonah Faranirina V. (19..-....) ; Bonnet Alain (1959-....) ; Nativel Didier (19..-....) ; Fournet-Guérin Catherine (1972-....) ; Peltre Christine (1951-....) ; Bosc-Tiessé Claire (1970-....) ; Université Sorbonne Paris Cité ; École doctorale Economies, espaces, sociétés, civilisations : pensée critique, politique et pratiques sociales ; Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques ; Université Paris Diderot - Paris 7 ;
- Sujets : Peinture -- Hautes terres centrales (Madagascar) 1800-...., Peintres, Échanges culturels européens, Artistes, Art, Histoire sociale, Merina (peuple de Madagascar), Thèses et écrits académiques, Mpanakanto
- Langue(s) : Français
- Pays de publication : France
Notes
Titre provenant de l'écran-titre ; Thèse de doctorat ; Histoire, histoire de l’art et archéologie ; Sorbonne Paris Cité ; 2019
Résumé
Cette thèse propose d’analyser les processus de formation de l’identité de l’artiste peintre dans la société malgache, entre les années 1880 (période d’installation des Européens à Antananarivo) et 1972 (fin de la première République de Madagascar). La peinture est une pratique artistique récente à Madagascar : introduite en 1826 par les Européens, son histoire s’inscrit en parallèle de celle de la colonisation. Pourtant, la peinture devient, pour la société merina, un enjeu de définition des identités et des hiérarchies sociales. Ni artistes coloniaux, ni artisans traditionnels, les peintres malgaches doivent pourtant se conformer aux normes imposées par les politiques culturelles coloniales d’une part et par les usages attribués à l’art dans la société merina d’autre part. Ils naviguent entre la figure de l’artiste occidental et le mpanakanto, le faiseur de beau. Il s’agit donc d’analyser les stratégies établies par ces artistes pour tirer profit des ressources européennes et malgaches afin de faire carrière et d’inventer une identité artistique singulière.L’étude des processus qui conduisent au choix d’une telle carrière révèle les enjeux et besoins auxquels répond la peinture. Ces mêmes processus contribuent à définir les normes et les modèles que la jeune discipline adopte. L’histoire des peintres pose également la question de la place de l’art dans la société malgache, que ce soit sur le plan économique (marché de l’art) ou patrimonial ; le rôle qu’ils occupent leur permet de s’inscrire dans la société. Il s’agit également d’envisager les notions de groupe et d’individualité au sein d’un véritable « monde de l’art » [Becker ; 1988] caractérisé par des circulations régionales et transnationales intenses. Cette approche réticulaire autorise alors à réinscrire l’histoire de l’art malgache dans une perspective plus globale. ; This dissertation proposes to analyze the processes at work in the making of the painter identity in the Malagasy society, between the 1880s (when Europeans settle in Antananarivo) and 1972 (end of the first Republic of Madagascar). Painting is a recent activity in Madagascar: introduced in 1826 by Europeans, its history is deeply connected to colonization. However, painting becomes, for the merina society, an issue of defining social hierarchies and identities. Neither colonial artists, nor traditional craftsmen, Malagasy painters need yet to conform themselves to the norms imposed by colonial cultural policies, on the one hand, and by the usages granted to art in the merina society, on the other hand. They proceed between incarnating the figure of the estern artist and being mpanakanto, maker of beauty. It is a matter of analyzing the strategies established by these artists to make the most of the European and Malagasy resources in order to have a career and invent their own artistic identity. The study of the processes leading to the choices of such a career reveals the stakes and needs to which paint answers. These same processes contribute to defining the norms and models that the young discipline adopts. The history of painters questions also the role of art in the Malagasy society, whether it is on an economical (art market) or patrimonial level; the function they serve allows them to fit in society. It is also a question of considering the notions of group and individuality within a genuine “art world” [Becker ; 1988] characterized by intense transnational and regional flows. Thus, this reticular approach authorizes to rethink Malagasy Art History as pertaining to a more global perspective.