Segmentarité, territoire et pouvoir : les éleveurs soomaalis face à l'État kenyan
Texte imprimé
- Auteurs : Gomes Nathalie ; Bazin Jean (1941-2001) ; École des hautes études en sciences sociales ;
- Editeurs : [S.l.] [s.n.] ;
- Date d'édition : 2001
- Sujets : Somali (peuple d'Afrique) -- Politique et gouvernement -- Kenya, Somali (peuple d'Afrique), PasteursKenya -- 1963-....
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 2 vol.(271, 49 p.), : Ill., 30 cm
- Pays de publication : France
Notes
Publication autorisée par le jury ; Bibliogr.p.249-272 ; Thèse de doctorat ; Ethnologie et anthropologie sociale ; Paris, EHESS ; 2001
Résumé
Cette analyse d'un violent conflit armé entre deux communautés locales soomaalies dans la région du Nort-Est du Kenya, en 1993-1995, s'inscrit dans la problèmatique du rapport entre sociétés segmentaires-lignagère et sociétés étatiques. Elle participe de la remise en question du modèle théorique lignager-segmentaire qui présentait la parenté unilinéaire comme unique principe dágrégation. Elle déconstruit le mythe de la 'démocratie pastorale' en réfutant non seulement l'égalitarisme de cette société d'éleveurs organisée en castes mais encore son acéphalisme. En effet, l'approche historique confirme que les Soomaali ont su édifier des embryons d'Etats dirigés par des élites religieuses. Loin d'être 'contre l'Etat' kenyan ou de se cantonner à sa périphérie,.ce peuple lutte au contraire pour y trouver sa place. Ayant identifié la compétition pour la représentation politique nationale comme la cause majeure du contentieux, cette étude met en évidence la corrélation et surtout l'articulation entre pouvoir politico-administratif et contrôle territorial dans une région aride où les pâturages se raréfient. Elle attribue les problèmes environnementaux auxquels les nomades font face à un processus naturel de désertification aggravé par des politiques de sédentarisation visant à refreiner l'expansionnisme d'une ethnie encore considérée, en raison de son passé sécessionniste, comme un ennemi de la République.