La fin du Creusot, ou l'art d'accomoder les restes
Bibliographie
- Auteurs : Debary Octave ; Bazin Jean (1941-2001) ; École des hautes études en sciences sociales ;
- Editeurs : Lille Atelier national de Reproduction des Thèses ;
- Date d'édition : 2006
- Sujets : Désindustrialisation -- Thèses et écrits académiques -- France -- Le Creusot (Saône-et-Loire), Le Creusot (Saône-et-Loire) -- Château de la Verrerie -- Thèses et écrits académiques, Ecomusée de la Communauté urbaine Le Creusot-Montceau -- Thèses et écrits académiques
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 1 microfiche, 105 x 148 mm
- Pays de publication : France
- Collection (notice d'ensemble) : Lille thèses, 48556,, ISSN 0294-1767
Notes
Publication autorisée par le jury ; Thèse de doctorat ; Anthropologie sociale et ethnologie ; Paris École des hautes études en sciences sociales ; 2001
Résumé
Ce texte raconte comment au Creusot, le temps d'une génération, se sont succédées des formes muséographiques qui ont accompagné le démantèlement d'un système de production paternaliste et la perte du travail. La scène muséale, érigée dans l'ancienne résidence patronale des Schneider (le château de la verrerie), est devenue l'objet de cette histoire. L’impossible mise en mémoire d'une histoire sans objets a exposer (ceux de l'industrie) a provoqué l'avènement d'une nouvelle muséographie : celle de l'écomusée. L’écomusée a tenté de révolutionner l'histoire du Creusot par une activité muséale fondée sur les hommes (et non plus sur les objets). Dans la mise en scène et en espace d'un musée vivant (qui a mobilisé nombre d'artistes et de chercheurs) se sont rejouées l'histoire et la destitution d'un paternalisme culturel. Une fois l'histoire racontée, passée, les objets du temps perdu (ceux de la famille Schneider) sont revenus prendre leur place dans le château, devenu un musée comme les autres. Le temps qu'a mis le musée pour exposer son histoire est le même que le passé a mis pour se constituer en mémoire. Ces réponses muséographiques peuvent apparaître comme des solutions de compensation. Mais n'est-ce pas là, la fonction de ce type de musée : venir toujours trop tard ? La seule réponse que nos sociétés fournissent à la reconversion industrielle serait-elle la reconversion culturelle de son histoire par la théâtralisation de son oubli ?