En effeuillant les jeunes filles en fleurs : tableaux de la fiction nabokovienne
Bibliographie
- Auteurs : Bouchet Marie-Christel (1976-....) ; Raguet Christine (1948-....) ; Université Bordeaux Montaigne ;
- Editeurs : Lille Atelier national de reproduction des thèses ;
- Date d'édition : 2006
- Sujets : Adolescentes -- Dans la littérature -- Thèses et écrits académiques, Nabokov, Vladimir Vladimirovič -- Thèmes, motifs -- Thèses et écrits académiques
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 2 microfiches, 105 x 148 mm
- Pays de publication : France
- Collection (notice d'ensemble) : Lille-thèses, 48324,, 0294-1767
Notes
Publication autorisée par le jury ; Bibliogr. p. 500-526. Index ; Thèse doctorat ; Littérature américaine ; Bordeaux 3 ; 2005
Résumé
Les jeunes filles sont omniprésentes dans l'œuvre de Nabokov et y incarnent la beauté de manière incandescente, mais paradoxale, car fondamentalement éphémère et hybride. Au paradoxe incarne par ces figures entre enfance et adolescence, mi-anges mi-démons, belles et laides à la fois, répond une hybridité de l'écriture, qui prend la métamorphose pour principe, associe de manière fulgurante métafiction et vraisemblance, et déploie des stratégies d'écriture fondées sur le détour. Pour tenter de mettre en mots la beauté de ces êtres métamorphiques, insaisissables, le texte a recours a l'entremise : doubles, références intertextuelles, picturales, vêtement décrit a la place du corps, métaphores ― qui interrogent l'idée même de représentation. En effeuillant ces jeunes filles en fleurs, notre étude tente de démontrer combien l'écriture de NL prééminence accordée a l'ornement, reflétée dans la richesse stylistique qui pare le texte, se lit sur tous les registres sensoriels : l'écriture synesthétique de Nabokov reflète ainsi la sensualité des objets de désir qu'elle tente d'approcher, et se duplique d'un sybaritisme de la langue, dans un raffinement qui permet au plaisir de lire de répondre au plaisir d'écrire. Non seulement la langue de Nabokov est belle lorsqu'elle évoque lolita et ses cousines, mais elle affirme même outrageusement sa beauté, en exposant d'une part le travail sur le signifiant, qu'elle déplie et déploie a l'infini, et d'autre part en célébrant l'irréductible écart entre signifiant et signifie, exhibant cette ouverture qui permet le chatoiement du sens et des sens. ; In Vladimir Nabokov's fiction, maidens are omnipresent. They intensely embody beauty in a paradoxical manner, because of their ephemeral existence and hybrid nature. These ambivalent characters, who stand on the threshold of childhood and womanhood, are both innocent and perverse, beautiful and vulgar, fictive and verisimilar. They are transient and metamorphic figures who challenge representation. To evoke them, Nabokov's writing relies on metamorphosis and indirection: their characterization resorts to doubles and massive intertextual and pictorial reference, to fix their ever-escaping image in words. Maidens seem to resist description: the depiction of their changing and desirable bodies are inevitably fragmented, or persistently focus on clothing rather than on the body itself. In fact, Nabokov prefers showing the veil covering the maiden to undressing her: he thus favors the ornament, a trend which is stylistically echoed in the amazing rhythm, metaphors, and sound effects in which his text of desire is dressed. those descriptions sensually appeal to all the senses (Nabokov was a synaesthete), and reflect the sensuousness of lolita and her cousins. Moreover, synaesthesia places a mirror between the pleasure of the writer and the pleasure of the reader. Iin those instances, Nabokov's language is as beautiful as the young girl it describes, and it also asserts its own beauty, by metatextually calling attention to its musical and pictorial qualities. therefore, the way Nabokov works the signifier is not only underscored, but the gap between signifier and signified is further stated, and even exhibited, for it is in that opening that senses and sense can vibrate.