"Der ganze Kosmos als ein Kartenhaus" : poétique de Franz Werfel
Texte imprimé
- Auteurs : Brender Edwige (1976-....) ; Stieg Gerald (1941-....) ; Université de la Sorbonne Nouvelle ; École doctorale Espace européen contemporain : politiques, économies, sociétés, cultures ; Université Sorbonne nouvelle-Paris 3 UFR d'allemand ;
- Editeurs : [S. l.] [s. n.] ;
- Date d'édition : 2005
- Sujets : Werfel, Franz -- Critique et interprétation -- Thèses et écrits académiques
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 1 vol. (595 p.), : Ill., 30 cm
- Pays de publication : France
Notes
Publication autorisée par le jury ; Bibliogr. p. 485-529 ; Thèse de doctorat ; Études germaniques ; Paris 3 ; 2005
Résumé
Le premier recueil de poésie de Franz Werfel (1890-1945) apparut lors de sa publication en 1911 comme une promesse de renouveau et de libération de la littérature germanophone. Aux intellectuels d'une époque marquée par la crise du langage, la spontanéité de cette poésie et sa foi dans la puissance des mots firent espérer qu'une littérature innocente était encore possible. Werfel fut alors considéré comme une figure majeure du mouvement expressionniste auquel l'apparentait sa conception d'une création littéraire fervente, sentimentale et oublieuse de l'art. Mais l'influence grandissante du christianisme sur sa vision du monde, la conscience de plus en plus aiguë de l'imperfection de toute création et l'expérience de la Première Guerre mondiale jetèrent Werfel dans une crise profonde qui le mena à renier sa poésie de jeunesse. Il édifia par la suite une œuvre marquée par son engagement moral et religieux, mais ne retrouva jamais sa foi première dans le langage : sa gageure, après 1920, fut de pratiquer une littérature dédaigneuse des mots et presque entièrement conditionnée par des buts extra-littéraires. Mettant Werfel en dialogue avec les écrivains de son époque, le présent travail analyse les présupposés et l'évolution de cette poétique paradoxale qui sous-tend une œuvre vaste, diverse, et puissante – mais non point exempte de faiblesses dues à la fragilité de ses partis pris esthétiques. ; Franz Werfel's first collection of poems, published in 1911, was perceived as a sign of revival and liberation of German literature. In a time of language crisis, his poetry, characterized by its spontaneity and its faith in the simple power of words, was seen by the intellectuals as a sign that innocent literature was still possible. Werfel was then considered as one of the major actors of the expressionist movement, mostly because he conceived the literary creation as being fervent, sentimental and disdainful of art itself. But getting close to Christianity, becoming more and more aware of the imperfection inherent to every creation and suffering the horrors of World War I, Werfel hat to go through a time of profound crisis, which led him to renounce the poetry he wrote in his youth. His later work bears the sign of a religious and amoral commitment, but Werfel was never able to believe again in language. After 1920, he undertook to write despite language whose power he now doubted, and he attempted to achieve non-literary aims through his literary work. Describing Werfel's debate with the writers of his time, this study offers an analysis of the presuppositions and the evolution of his paradoxical poetics. This poetics constitutes the basis of a large, varied and powerful work, in spite of some weaknesses sometimes leading to a certain unevenness.