Les mises en scène du passé et leurs réécritures : les représentations muséales et monumentales des Basotho dans l'Etat libre (Afrique du Sud) et au Lesotho
Texte imprimé
- Auteurs : Abela Caroline (1972-....) ; Ricard Alain (1945-....) ; Université de Bordeaux II ;
- Editeurs : [S.l.] [s.n.] ;
- Date d'édition : 2004
- Sujets : Sotho (peuple d'Afrique) -- Moeurs et coutumes -- Thèses et écrits académiques, Sotho (peuple d'Afrique), Ethnologie, Ethnologie Afrique du Sud
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 2 vol. (535 f.), : Ill., 30 cm
- Pays de publication : France
Notes
Publication autorisée par le jury ; Bibliogr. f. 376-397. Index ; Thèse de doctorat ; Ethnologie : Anthropologie sociale et culturelle ; Bordeaux 2 ; 2004
Résumé
L'objet de cette thèse porte sur les représentations des Basotho à l'oeuvre dans les musées et les monuments de l'Etat libre (en Afrique du Sud) et du Lesotho, ainsi que sur la confrontation de ces représentations à un projet de réécriture de l'histoire, insistant depuis la fin de l'apartheid, mais en germe depuis les années 80. Pour cela nous proposons une analyse en termes de mise en scène : nous partons de l'observation détaillée des expositions et des collections des musées, de même que celle des monuments, pour comprendre ensuite les conditions de leur production, en particulier les points de vue anthropologique qui les sous-tendent. La prise en compte du changement et des interactions culturelles sont les critères qui nous permettent de dégager deux types de mise en scène. Le premier, central dans l'Etat libre, est ahistorique et nie l'interaction. Il s'appuie sur la volkekunde (ethnologie en afrikaans) et les classifications de l'ethnologue Van Warmelo. Le deuxième est présent de façon marginale, dans l'Etat libre et au Lesotho. Sans s'opposer strictement au précédent, il se distingue par sa prise en compte de l'histoire et des interactions culturelles. Il dépend de l'engagement de conservateurs. Nous observons que le premier type est profondément remis en cause par le projet de réécriture dans ses fondements théoriques tandis que le deuxième apparaît comme un modèle à suivre. Une nouvelle anthropologie des Basotho et de nouvelles mises en scène muséales et monumentales sont discutées, de même que les notions d'histoire, de mémoire et de patrimoine. ; This thesis focuses on the representations of Basotho in museums and monuments of the Free State (South Africa) and Lesotho, and on the confrontation of these representations with a project of rewriting history, which appeared in the 1980s but has developed since the end of apartheid. We propose 'staging' as a concept to analyse these representations : from the detailed observation of exhibitions and collections of museums as well as the observation of monuments, we seek to understand the conditions of their production, and especially the anthropological theories upon which they are built. Change and cultural interactions as criteria allow us to distinguish two types of staging. The first one, prevailing in the Free State, is ahistorical and denies interaction. It is based on volkekunde (ethnology in afrikaans) and on the ethnologist Van Warmelo's classifications. The second one is of minor importance in the Free State and Lesotho. Although they are not strictly opposed, the fact that the second one implies history and cultural interactions sets it apart from the previous one. It relies on the self-commitment of curators. We point out that the project of rewriting deeply questions the theoritical background of the first type whereas the second one becomes a model to be followed. A new anthropolgy of Basotho and a new staging are discussed as well as the notions of history, memory and heritage.