La pierre dressée dans l'air maya : le "culte" des stèles mayas et leurs interactions rituelles
Texte imprimé
- Auteurs : Ferran Elise (1981-....) ; Severi Carlo (1952-...) ; École des hautes études en sciences sociales ;
- Editeurs : [s.l.] [s.n.] ;
- Date d'édition : 2011
- Sujets : Anthropologie -- Thèses et écrits académiques, Stèles, Mayas, MortsEthnohistoire
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 1 vol. (438 f.), : Ill., cartes, 30 cm
- Pays de publication : France
Notes
Publication autorisée par le jury ; Bibliogr. p. 403-425 ; Thèse doctorat ; Anthropologie sociale ; Paris, EHESS ; 2011
Résumé
Depuis la découverte des cités mayas de l'époque classique (300-900 apr. J-C), des générations de chercheurs se sont consacrées à l'étude des inscriptions gravées sur les stèles. Ces travaux influencèrent considérablement les interprétations proposées sur la fonction des stèles qui serait calendaire et/ou dynastique. Toutefois, les nombreux cas de 'stèles lisses' (sur lesquelles aucune image ou inscription n'a été gravé) viennent souylever des interrogations quant à un usage rituel qui ne dépende pas du message qu'elles portent. Notre réfléxion s'est donc centrée sur la stèle en tant qu'objet rituel sur la place qu'elle occupait dans l'espace cérémoniel et sur les comportements que sa présence impliquait. Afin de répondre à ces questionnements, nous avons employé une démarche pluridisciplinaire qui mêle archéologie, épigraphie, ethnohistoire et anthropologie. L'usage d'une perspective diachronique nous a servi à mettre en évidence une grande continuité au niveau des fondements conceptuels qui sous-tendent cette pratique jusqu'à l'arrivée des Espagnols au XVIe siècle. Il s'agit de la relation entre le compte du temps maya et l'histoire politique qui s'exprime sur les stèles, par la célébration de deux types de 'Ahau' (les seigneurs régnant métaphoriquement sur les périodes du temps et les dirigeants politiques). En outre, l'analogie avec l'ethnographie nous a permis de démontrer l'existence de comportements rituels visant à animer les stèles et à leur attribuer une agentivité. Stèles iconiques et/ou aniconiques peuvent alors être envisagées comme des monuments servant à entrer en communication avec les ancêtres et avec les autorités puissants passées ou 'Ahau'. ; Since the discovery of the ancient Maya cities of the Classic Period (300-900 AD), generations of scholars have have focused their studies on inscriptions carved on stelae. Their work influenced the actual vision of stela function which would be calendrical and/or dynastic monuments. However, many examples of 'plain stelae' (which are stelae without any image or inscription) make it important to reconsider their ritual function, a function that wouldn't be entirely based on the presence of an iconic and narrative message. For that reason, our work is focused on the analysis of the stela itself., on its ritual monument characteristics, on its context and localization in the ceremonial center. This combination of data gives us keys to understand the ritual behaviors and interactions that surrounded the stelae. The method we used to answer these questions is a pluridisciplinary one, combining archaeology, epigraphy, ethnohistory and anthropology. Our diachronical perspective brought to light strong continuity between the classis stelae cult and ritual practices that spanish missionaries documented in th XVIth century. This continuity relies on the relation between the Maya counting of time and political history, which on stelae is expressed by the celebration of two kinds of 'Ahau' (political rulers as well as lords of the time ruling metaphorically). Furthermore, ethnographic analogies provide evidence of stela agentivity, comparing ritual behaviors whose purpose would be to animate artefacts. Therefore, iconic and/or an-iconic stelae could be considered monuments used to activate communication with ancestors and powerful authorities of ancient time or 'Ahau'.