Histoire des représentations paysannes au Mali : pouvoirs politiques et syndicaux et privatisation de la filière cotonnière
Bibliographie
- Auteurs : Roy Alexis (1979-....) ; Amselle Jean-Loup ; École des hautes études en sciences sociales ;
- Editeurs : Lille Atelier national de reproduction des thèses ;
- Date d'édition : 2015
- Sujets : Ethnologie -- Thèses et écrits académiques -- Mali, Coton, Producteurs de coton, Anthropologie économique, Privatisations, Agriculture
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 2 microfiches, 105 x 148 mm
- Pays de publication : France
Notes
Bibliogr. p. 571-612 ; Thèse doctorat ; Anthropologie sociale et ethnologie ; Paris, EHESS ; 2012
Résumé
Ce travail retrace, à partir de la culture cotonnière, l'histoire des relations entre l'Etat et les paysans au Mali. Les premiers pas de la politique cotonnière coloniale ont butté sur une économie cotonnière locale séculaire, et il faudra attendre le milieu du XXe siècle pour que soit établi un modèle de filière intégré qui séduira les paysans. Parallèlement, différentes formes de coopératives ont été mises en place à l'initiative des colons français, mais rencontrent peu de succès. Celles-ci ont toutes reposé sur une certaine vision de la paysannerie et de la ruralité, autour d'une communauté villageoise considérée comme homogène, unitaire et égalitaire, quand en fait s'y déploie un agencement hiérarchique complexe. Cette vision va pourtant traverser une large partie des politiques agricoles au XXesiècle. Dans les années soixante-dix, la création de la Compagnie Malienne pour le développement des textiles (CMDT) et d'associations villageoises contribue à renforcer l'importance de la culture cotonnière, mais aussi la participation des paysans à l'organisation de la filère. Au tournant des années quatre-vingt-dix les producteurs de coton se dotent d'un syndicat qui leur permet d'être représentés nationalement. La production cotonnière continue à croître mais les tensions entre les producteurs et la CMDT aboutissent à un boycott de cette culture en 2000. L'année suivante, les Institutions Financières exigent la privatisation de la filière. L'étude de ce processus de privatisation permet d'analyser les changements induits par la libéralisation économique et politique du Mali, et leurs conséquences sur l'exercice du pouvoir et des rapports de domination. ; This work retraces, from the cotton cultivation, the history of relationships between State and peasants in mali. The first steps of colonial cotton policies have failed on a seuclar locat cotton economy, but the creation of an integrated sector at the middle of twentieth century began to seduce the peasantry. In parallel, several forms of agricultural cooperative have been implemented by the colonial state, but met with little success. They all rely to a certain vision of peasantry and ruralness, among a village community supposed to be homogeneous, unitary and egalitatrian, when in fact they are a complex hierarchical arrangement. However, this vision will support a large part of agricultural policies of the twentieth century. In the seventies, the creation of the Malian Company for Textile Development and Villages Associations contributes to reinforce the importance of cotton crop, as same as the participation of farmers in the organization of the sector. In the early nineties cotton producers created a union that allows them to be represented nationally. Cotton production continues to grow, but tensions between farmers and CMDT lead to a boycott of the crop in 2000. the following year, the International Financial Institutions required the privatization of the sector. The study of the privatization process is used to analyze the changes induced by the economic and political liberalization in Mali, and their impact on the exercise of power and relations of domination.