Une musique contemporaine ouzbèke ? : recomposition de l'école nationale et références à l'Occident en Ouzbékistan
Bibliographie
- Auteurs : Lisack Lucille ; Laborde Denis (1959-....) ; Baldauf Ingeborg ; École des hautes études en sciences sociales ; Centre Georg Simmel ; Humboldt-Universität ;
- Editeurs : [s.l.] [s.n.] ;
- Date d'édition : 2015
- Sujets : Ethnologie -- Thèses et écrits académiques -- Ouzbékistan, Ethnomusicologie, Musique, Composition (musique), Identité collective, Orientalisme
- Langue(s) : Français, Allemand
- Description matérielle : 2 vol. (515, 58 p.), : Ill., 30 cm
- Pays de publication : France
Notes
Thèse soutenue en co-tutelle ; Publication autorisée par le jury ; Bibliogr. p. 473-500. Bibliogr. p. 45-58 ; Thèse doctorat ; Anthropologie sociale et ethnologie ; Paris, EHESS ; 2015 ; Thèse doctorat ; Anthropologie sociale et ethnologie ; Berlin, Humboldt-Universität ; 2015
Résumé
Ce travail analyse le monde de la création musicale d’Ouzbékistan au prisme de la catégorie de « musique contemporaine », introduite avec une nouvelle acception après la chute de l’URSS. Je me concentre sur l’observation de deux institutions qui ont forgé et illustré cette catégorie depuis les années 1990 : le Festival international de musique contemporaine Ilkhom-XX (1996-2006), et l’ensemble de musique contemporaine Omnibus créé en 2004. L’analyse de ces deux institutions est confrontée à celle du cadre institutionnel qui s’est construit tout au long du XXe siècle, en particulier le Conservatoire national de Tachkent et l’Union des compositeurs d’Ouzbékistan. Les ruptures politiques, économiques, sociales et esthétiques qui marquent les sociétés de la zone post-soviétique n’épargnent pas le domaine de la musique. L’arrivée d’une musique contemporaine perçue comme occidentale, l’interprétation d’un répertoire jusque-là très rarement joué, et l’ouverture d’échanges artistiques avec l’Occident contribuent à l’impression d’un choc. Les instances de jugement et sources de financements ne viennent plus désormais des institutions centrales de Moscou, mais des fondations occidentales. L’observation à petite échelle de situations de répétitions et de concerts met en lumière la création, par les acteurs de la musique contemporaine à Tachkent, de tout un cercle fondé sur les milieux intellectuels et artistiques de la fin de l’époque soviétique. C’est ainsi toute la fabrication d’une catégorie musicale et les jeux de miroir entre orientalisme occidental et représentation de l’Occident en Ouzbékistan qui sont en jeu dans l’observation de la musique contemporaine en Ouzbékistan. ; This study analyses the world of music composition in Uzbekistan within the sphere of “contemporary music”, a category of music that was introduced with a new meaning in Uzbekistan after the end of the Soviet Union. My observations are centered on two institutions in Tashkent that have established and illustrated “contemporary music” since the 1990’s: the International Festival of Contemporary Music Ilkhom-XX (1996-2006); and the Omnibus Ensemble for contemporary music, created in 2004. The political, economic, social and aesthetic ruptures that affected post-Soviet societies have not spared the domain of music. The arrival of contemporary music perceived as western music, the performance of a repertoire which was rarely played and ignored by the concert public in Tashkent, and the beginning of artistic exchanges with Europe and the United States all contributed to the impression of a clash, which accompanied the demotion of composers who had begun their careers during the Soviet era. The authority of judgment and financial resources, which came from the Uzbek and Soviet government during the Soviet era, are now mostly in the hands of foreign institutions. This small-scale analysis and observation of rehearsals and concerts highlights how the actors of the contemporary music scene in Tashkent are creating a network based on the intellectual and artistic milieus inherited from the end of the Soviet era. Further, the contemporary music scene in Uzbekistan represents the entire fabrication of a music category and the mirror games at play between western orientalism and the perception of the West in Uzbekistan.