La liberté forcée : politiques impériales et expériences de travail dans l'Atlantique au XIXème siècle
Bibliographie
- Auteurs : Flory Céline ; Cottias Myriam ; École des hautes études en sciences sociales ; École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales ; Centre de recherches historiques ;
- Editeurs : Lille Atelier national de reproduction des thèses ;
- Date d'édition : 2014
- Sujets : Émigration et immigration -- Thèses et écrits académiques -- Afrique occidentale 19e siècle, Émigration et immigration, France -- Colonies -- Émigration et immigration -- Thèses et écrits académiques Afrique -- 19e siècleFrance
- Autre(s) édition(s) : La liberté forcée
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 3 microfiches, 105 x 148 mm
- Pays de publication : France
- Collection (notice d'ensemble) : Lille-Thèses, 0294-1767
Notes
Bibliogr. p. 923-1006 ; Thèse de doctorat ; Histoire et civilisations ; Paris, EHESS ; 2011
Résumé
Dans la réorganisation du travail colonial consécutive à l'abolition de l'esclavage promulguée le 27 avril 1848 dans l'ensemble des territoires français, les administrations coloniales de concert avec les planteurs prônèrent le recours à l'immigration de travailleurs extérieurs. Sensible à leurs sollicitations, le ministère de la Marine et des colonies mit en place un système, subventionné par l'État, d'introduction de travailleurs extérieurs sous contrat d'engagement de travail. Ainsi de 1854 à 1862, plus de 21 000 hommes, femmes et enfants furent recrutés le long du littoral ouest-africain pour aller travailler à la Guyane et aux Antilles françaises. Cette migration se composait de deux flux migratoires distincts. Un premier, entre 1854 et 1856, où les recrutements s'effectuaient au sein de populations africaines jouissant d'un statut de libre ; et un second, entre 1857 et 1862, où les recrutements s'opéraient au sein de populations de condition captive avec la méthode dite du « rachat préalable ». Par ce procédé, les recruteurs français achetaient des captifs, puis les « affranchissaient » en leur imposant un engagement de travail de dix années à effectuer outre-Atlantique. 93% de ces immigrants furent ainsi recrutés et engagés. Cette étude analyse les discours juridiques et idéologiques tenus par les acteurs coloniaux pour légitimer ces immigrations ainsi que les pratiques effectives mises en place pour recruter, acheminer et mettre au travail la main-d'œuvre engagée. Elle s'intéresse aussi à l'expérience migratoire et de travail des immigrants africains, qui firent souche pour la très grande majorité d'entre eux dans leur colonie d'arrivée. ; After April 27th 1848, when slavery in the French colonies was permanently abolished, colonial administrators add planters attempted to reorganize colonial labor by introducing foreign contract workers. The Ministry of the Navy and colonies, responding to their requests, established a state-funded system to import indentured laborers. Thus, between 1854 and 1862, more than 21,000 men, women and children were recruited along the coast of West Africa to go to work ID French Guiana and French West Indies. This migration consisted of two distinct flows. First, between 1854 and 1856, recruitment was done among free African populations, and second, between 1857 and 1862, where recruitment was carried out in populations with captive status with a method called repurchase. By this method, French private merchants purchased captives, in order to 'free' them by imposing on them a ten-year contract of indenture to be implemented on the other side of the Atlantic. 93% of these immigrants were thus recruited and indentured. This study examines the legal and ideological discourses held by the colonial actors to legitimize these forms of immigrations and focuses on the practices in place to recruit, transport and put to work the indentured workforce. It also treats the experiences of migration and work of African immigrants, who, for the vast majority of them, settled in their place of arrival.