Bogoro
Bibliographie
- Auteurs : Leibovici Franck (1975-....) ; Seroussi Julien (1977-....) ;
- Editeurs : [Paris] Questions théoriques ;
- Date d'édition : DL 2016
- ISBN : 978-2-917131-46-6
- Sujets : Crimes contre l'humanité -- Congo (République démocratique), Crimes de guerre, Katanga, Germain -- Procès, Cour pénale internationale
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 1 vol. (351 p.), 22 cm
- Pays de publication : France
- Collection (notice d'ensemble) : Réalités non couvertes
Notes
Index
Résumé
Postface : comment s'invente aujourd'hui la justice internationale pénale? elle tâtonne, «bricole». sa volonté d'être vraiment internationale la contraint à un dispositif technique très particulier : aux procédures théâtrales qui assurent la protection des témoins par leur anonymisation (la voix est transformée, un rideau est tiré entre le témoin et les accusés) se mêlent des traductions simultanées, des transcripts qui défilent sur écrans – autant de dispositifs qui imposent un débit de parole et une rhétorique tout à fait singulière (parler lentement, attendre 5 secondes entre chaque locuteur). cette justice navigue ainsi entre les glitchs technologiques (les casques ne fonctionnent pas, les écrans se bloquent, les traducteurs sont perdus), et d'incessantes précautions pour se prémunir contre toute accusation d'ethnocentrisme ou de néocolonialisme.- ; Car les catégories juridiques de la cpi cadrent parfois mal avec le discours des témoins, fussent-ils ceux de l'accusation : la magie et les fétiches sont des catégories difficilement reçues par la cour, alors que la définition même des liens de parenté et les descriptions toponymiques ou topographiques les plus simples semblent faire défaut et minent les charges posées par le procureur à l'encontre des accusés. deux fils s'entrecroisent ainsi dans bogoro : la trame narrative liée à l'attaque d'un village; le déroulé procédural interrompu régulièrement par des péripéties liées au fonctionnement même de la cour, juridique ou technologique. deux fils qui n'en sont, en réalité, qu'un seul, car la première narration est en partie produite par les règles mêmes de fonctionnement de la cour, et par la façon dont ont été menées, en amont, les enquêtes du procureur.- ; En ressort une dimension anthropologique enfouie dans la parole des acteurs, et non remarquée lors du procès, si ce n'est sur le mode de l'obstacle à la progression du droit. mais pourquoi la poésie, et non un essai? […]