Les mémoires de Vichy dans le présent : pratiques mémorielles, relations sociales et temporalités : Approche anthropologique de la Mémoire et des Temps Sociaux
Bibliographie
- Auteurs : Goncalves-Lemée Carole (1968-....) ; Bidart Pierre (1947-2010) ; Université de Bordeaux II ;
- Editeurs : [S.l.] [s.n.] ;
- Date d'édition : 2009
- Sujets : Mémoire collective -- Thèses et écrits académiques -- France 1990-...., Commémorations, France -- Politique et gouvernement -- Thèses et écrits académiques France -- 1940-1945
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 3 vol. (1460 f.), : Ill., 30 cm
- Pays de publication : France
Notes
Bibliogr. p.1361-1439 ; Thèse de doctorat ; Anthropologie ; Bordeaux 2 ; 2009
Résumé
La présence constante d’évocations relatives à la période de Vichy et à sa mémoire dans la vie en France entre 1995 et 2008 est l’objet de cette thèse. Ce phénomène social de mémoire est sans précédent dans l’histoire du pays. Etudiant ses caractéristiques, son développement et surtout la façon dont il est alimenté par les échanges et pratiques qu’ont les gens, l’étude soulève la question de la forte augmentation dans la société de faits sociaux de mémoire, un trait majeur de l’actuelle modernité. Elle place la question de la communication sociale et de l’agir mémoriel au cœur de son approche. En prônant une démarche pragmatique, il s’agit de parvenir à une saisie fonctionnelle de logiques socio-mémorielles participant à et de la dynamique de ce phénomène. Elle fait de la diversité des pratiques et échanges étudié in vivo un fer de lance de compréhension face à des questions qu’une « étude de la mémoire de la société » ne permet généralement pas de soulever, mais qu’une « étude de la mémoire dans la société » pose ne revanche. La mémoire étant un rapport à des temps sociaux, cette étude s’intéresse, dans le cadre d’un régime d’historicité basé sur une conception dite linéaire et irréversible du temps, à la problématique renouvelée des rapports d’altérité entretenus en France entre le passé de Vichy, le présent t et l’avenir. Partant de la mise en exergue des échanges et pratiques impliqués, l’étude traite de l’importance toujours davantage conférée de nos jours à la culture de la mémoire. Ceci, sur la base du recours massif et interindividuel fait aux usages publics de l’histoire, soit à des processus d’historisation communs, dans lesquels la thématique « Vichy » et avec le thème de la Shoah constitue un épicentre. ; This thesis is about the constant presence and evocations of the Vichy period and its memory in French life between 1995 and 2008. This social phenomenon of memory is unprecedented in this country’s history. By studying its characteristics, development and especially the manner in which it is fed by the people’s exchanges and practices, it raises the question of the high incidence in contemporary society of memorial facts, a major trait of modernity today. The question of social communication and memorial actions is at the heart of this work. Advocating a pragmatic approach it allows a functional collection of socio-memorial logics as part of the dynamics of this phenomenon. It uses the diversity of practices and exchanges, studied in vivo as a tool for understanding in the face of questions that a study of “the memory of society” does not generally generate, but which are ever present in “the memory in society”. Memory being linked to social times, this study deal, within the scope of a regime of historicity based on linear and irreversible conception of time, with new problematic of relations with the “other” established in France between the Vichy past, the present and the future. By pointing out the exchanges and practices implied, the study concerns the ever increasing importance given today to the culture of memory. This on the basis of the massive and inter-individual recourse to the public uses of history, or to communal processes of historicity in which the “Vichy” theme together with that of the Shoah constitute the epicentre.