La vie derrière soi : fins de la littérature
Bibliographie
- Auteurs : Compagnon Antoine (1950-....) ;
- ISBN : 978-2-3828-4184-6
- Sujets : Vieillesse -- Dans la littérature, Vieillesse, Fin de vie, Mort
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 1 volume (381 pages-[32] pages de planches), : Illustrations en noir et en couleurs, portraits, fac-similés, couverture illustrée en couleurs, 21 cm
- Pays de publication : France
Notes
Notes bibliographiques pages [337]-378
Résumé
Comment finir une vie d’écrivain ? Cette question s’imposa pour ma dernière année d’enseignement au Collège de France en 2020. Parce que la retraite m’attendait au tournant. Parce que je venais de perdre une amie très proche, compagne de longues années. L’hiver était au chagrin. La littérature a un lien essentiel avec la mort, le deuil et la mélancolie. De Montaigne à Roland Barthes, c’est son fil rouge. Pourtant, les œuvres tardives des écrivains ont suscité moins de curiosité que le style de vieillesse des peintres et musiciens, plus affectés par les défaillances de leur corps, la main, l’œil ou l’oreille. « Il faudrait cesser de travailler dans un certain âge ; car tous les hommes vont déclinant », décrète le Bernin devant les derniers tableaux de Poussin. Ces nouvelles leçons poursuivent une méditation sur la fin, à la fois terme et issue, sur l’âge, condition du sénile, mais aussi du sublime, sur les ultima verba, le chant du cygne, la seconde chance, le poète éternel… Ad libitum. Que faire du troisième ou du quatrième âge de sa vie ? « Qui connaît le pouvoir du cercle ne craint pas la mort », écrit Maurice Blanchot, citant Hugo von Hofmannsthal, qui citait lui-même Djalâl ad-Dîn Rûmî. La ronde littéraire ne s’arrête jamais