Masque de China Supay
Objet
- Type d'objet : Objet
- Géographie : Amérique – Amérique du Sud – Bolivie
- Date : début du 20e siècle
- Matériaux et techniques : Plâtre, polychromie
- Dimensions et poids : 22 x 27 x 15,5 cm, 822 g
- Donateur : Jacques Teutsch ;
- Précédente collection : Musée de l'Homme (Amérique) ;
- Exposé : Oui
- Numéro d'inventaire : 71.1930.27.5
Description
Masque de carnaval rose représentant un visage avec une salamandre et des serpents.
Usage
Masque de danse de la Diablada. Ce personnage représentait à l’origine la luxure et la provocation sexuelle. Au début du 20e siècle, China Supay était l’une des figures principales de la danse de la Diablada, incarnée alors uniquement par des hommes.L'origine de la danse de "La Diablada" remonte au XVIIe siècle quand les mineurs des villes de Potosí et d'Oruro reconnurent la Vierge de la Candelaria (Vierge du Socavón) comme la Mère Protectrice des travailleurs, la "Pachamama" ou "Terre Mère", et la Sainte Patronne des mineurs. En parallèle, la croyance en "Supay", un personnage mythique préhispanique, divinité de l'inframonde, perdura et évolua progressivement pour devenir le "Tío de la Mina", le bienfaiteur des mineurs, qui fut associé au Diable par les Espagnols.La danse de La Diablada est exécutée lors du Carnaval de Oruro (février) dans le cadre de rituels célébrés en l'honneur de la Vierge du Socavón qui sont également en lien avec les rites amérindiens de floraison et de renaissance du monde naturel et minier. La danse est précédée à Oruro de divers rituels rendus à la Vierge, mais aussi au "Tío de la Mina" et aux "huacas" locales (esprits) pour demander une reproduction fructueuse du minerai (étain).La Diablada fusionne des éléments de la religion catholique et des croyances autochtones au travers d'une danse théâtrale qui met en scène les personnages de Lucifer ou "Ñaupa Diablo", escorté d'une légion de démons et de l'Archange Saint-Michel qui est le chef de la milice angélique. Si ces personnages figurent dans la religion catholique la lutte du bien contre le mal qui se termine par la victoire des anges, dans cette danse, le "diable", sous toutes ses formes (Lucifer, Ñaupa Diablo, China Supay, diable de troupe), incarne au contraire une force positive, en relation avec Supay.