Masque de Lucifer
Objet
- Type d'objet : Objet
- Géographie : Amérique – Amérique du Sud – Bolivie – La Paz (département) – Murillo (province) – La Paz (ville) ; Amérique – Amérique du Sud – Bolivie – Oruro (département) – Cercado (province) – Oruro (ville)
- Date : Milieu du 20e siècle
- Matériaux et techniques : Carton-pâte, plâtre, fibres, crin, élastiques
- Dimensions et poids : 25,5 x 48 x 44 cm, 1450 g
- Ancienne collection : Claude Fain ; Précédente collection : Musée de l'Homme (Amérique) ; Collecte : Cynthia Fain ;
- Exposé : Oui
- Numéro d'inventaire : 70.2017.55.22
Description
Masque doublé d'une sorte de feutre.Arcades sourcillères creuses remplies de bourre de crin blanc.Un grain de beauté sur chaque joue. Bouche ouverte avec les dents de la mâchoire supérieure figurées par un miroir taillé en forme de dents collées les unes aux autres.Légère proéminence percée d'un trou sous le menton. Deux trous percés sur les côtés.Deux cornes multicolores courbes et pointues plantées dans le front. Couleur chair, très rouge sur les joues.
Usage
Masque de la danse de la Diablada. Lucifer est l’ange qui se rebella contre Dieu. Dans la danse de la Diablada, il incarne néanmoins une force positive, en relation avec la divinité amérindienne de l’inframonde Supay, dispensateur de bienfaits.L'origine de la danse de La Diablada remonte au XVIIe siècle quand les mineurs des villes de Potosí et d'Oruro reconnurent la Vierge de la Candelaria (Vierge du Socavón) comme la Mère Protectrice des travailleurs, la Pachamama ou Terre Mère, et la Sainte Patronne des mineurs. En parallèle, la croyance en Supay, un personnage mythique préhispanique, divinité de l'inframonde, perdura et évolua progressivement pour devenir le Tío de la Mina, le bienfaiteur des mineurs, qui fut associé au Diable par les Espagnols.La danse de La Diablada est exécutée lors du carnaval de Oruro (février), dans le cadre de rituels célébrés en l'honneur de la Vierge du Socavón, qui sont également en lien avec les rites amérindiens de floraison et de renaissance du monde naturel et minier. La danse est précédée à Oruro de divers rituels rendus à la Vierge, mais aussi au Tío de la Mina et aux huacas locales (esprits) pour demander une reproduction fructueuse du minerai (étain).La Diablada fusionne des éléments de la religion catholique et des croyances autochtones au travers d'une danse théâtrale qui met en scène les personnages de Lucifer ou Ñaupa Diablo, escorté d'une légion de démons et de l'Archange Saint-Michel qui est le chef de la milice angélique. Si ces personnages figurent dans la religion catholique la lutte du bien contre le mal, qui se termine par la victoire des anges, dans cette danse le diable sous toutes ses formes (Lucifer, Ñaupa Diablo, China Supay, diable de troupe) incarne au contraire une force positive en relation avec Supay.