Modèle d'embarcation
Maquette ou modèle
- Type d'objet : Maquette ou modèle
- Géographie : Amérique – Amérique du Sud – Géographie physique et culturelle – Terre de Feu
- Culture : Amérique – Kaweskar
- Date : 19e siècle
- Matériaux et techniques : Ecorce
- Dimensions et poids : 15,5 x 102 x 19,3 cm, 1444 g
- Mission : P. Willems ; Mission : Henri Rousson ; Précédente collection : Musée de l'Homme (Amérique) ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 71.1892.35.68.1-3
Description
La forme caractéristique est celle d'un croissant aux extrémités plates et effilées. La coque est formée par 4 pièces d'écorce de coigué (Nothofagus betuloïdes), disposées dans le sens longitudinal. Deux pièces - de largeur à peu près constante - ajustées l'une sur l'autre et cousues par un brin de voqui (Boquila trifoliata) en spirale, constituent le fond du canot et se prolongent jusqu'aux extrémités. Deux pièces latérales plus courtes, de 7 cm environ à chaque extrêmité et affectant l'une et l'autre la forme d'un segment de calotte de sphère, sont assemblées presque perpendiculairement au fond par des coutures spiralées en brins de voqui. Il n'y a pas de calfatage. Les bords qui correspondent à un épaississement de l'écorce, sont renforcés par un longeron retenu, comme précédemment, par une couture spiralée. Aux extrémités, ces longerons, abandonnant les pièces latérales moins longues, sont cousus avec les pièces centrales qui constituaient le fond. L'écartement de l'ensemble est maintenu par 5 traverses disposées à distances à peu près égales, aux extrémités plus épaisses et saillantes (qui devaient faire office de tolets) et attachées au plat-bord par des liens entrecroisés en voqui. Deux tresses en jonc (Juncus magellanicus) - l'une cassée, l'autre terminée en anneau - sont attachées, par un noeud simple dans un cas, croisé dans l'autre, aux traverses extrêmes. Sauf aux deux bouts, l'intérieur est garni de baguettes arquées, serrées ; les unes contre les autres (la plupart sont en place), dont les extrêmités viennent s'insérer entre les longerons et la coque en écorce. Deux rames en bois de 38 cm de longueur environ complètent l'équipement. Longueur : 102 cm. Largeur max. : 15 cm. Profondeur max. : 13,5 cm.
Usage
Modèle réduit - jouet d'enfant ou monnaie d'échange à l'usage des touristes - des Alakaluf. L'embarcation réelle, pour résister à une mer le plus souvent déchaînée, comportait une sorte d'étrier en bois recourbé à chaque extrêmité pour renforcer celle-ci. Le calfatage, indispensable, se faisait avec des chiffons et des radicelles mêlés à une terre très compacte et visqueuse. Les baguettes arquées étaient recouvertes d'un plancher d'écorce. Des pagaies en cyprès et une voile en peau de phoque complétaient l'équipement du canot, cependant qu'un petit feu était entretenu sur un lit de terre. L'embarcation pouvait contenir 7 à 9 personnes et n'avait qu'une durée de vie limitée (un an environ). L'opération la plus délicate de sa fabrication consistait à découper, à la montée de la sève, des rouleaux d'écorce de 9 à 10 mètres de long sur un spécimen de Nothofagus élancé et sans noeuds, après 2 incisions circulaires et 1 perpendiculaire, à l'aide d'instruments en pierre ou de feu. Outre ce type de canot qui s'est maintenu jusqu'en 1925, semblable à celui des Yaghan de l'extrême-sud et que l'on rencontrait tout le long du Détroit de Magellan, il en existait un autre en planches cousues, plus au Nord, jusqu'au Golfe de Penas, qui a disparu vers 1880. Avec l'introduction d'outils en fer, l'un et l'autre ont été remplacés par la barque monoxyle, beaucoup plus lourde, mais plus stable.