Le terme , en langue ngaju, fait référence aux nattes (amak) tissées (daré) présentant des motifs décoratifs (daren) obtenus grâce à une technique spécifique de tissage de bandes de rotin de différentes couleurs. On trouve ce type de nattes chez les Ngaju et les Ot danum. Les sont reliés à des personnages ou à des épisodes de la mythologie locale, et plus généralement à des thèmes qui concernent l'identité de la communauté. La narration iconographique principale de cette natte montre une décoration très dense formée par une théorie de motifs similaires à des "huit" avec des triangles ou "petites ailes" appelés qui représentent la mousse de la rivière (putak) générée par le fort courant qui mène à la dérive (hanyut). Il s'agit d'un symbole de prospérité associé à la mousse des eaux qui traversent les rapides, dérivant de l'expression "que ta vie soit prospère comme la rivière écumante". Les personnages anthropomorphes peuvent représenter des divinités ancestrales. En particulier, celles se trouvant assise sur un gong pourrait figurer Sangumang. Les motifs décoratifs sur le bord de la natte varient de significations suivant l'aire, car chaque sous-groupe ethnique en a réélaboré selon des spécificités locales. (Informations données par Paolo Maiullari, conservateur au Museo delle Culture à Lugano, le 2/11/2015)
Usage
L'emploi cérémoniel de cette natte se distingue par la présence de bandes diagonales rouges. Chez les Ngaju le nattes qui présentent de telles bandes étaient employées, par exemple, durant la cérémonie des premières sépultures. On déposait le défunt dessus lors de son exposition publique. Le motif est amplement diffusé chez les Samba, un sous-groupe Ngaju. La pigmentation naturelle rouge du rotin est obtenue en appliquant un extrait du fruit de la même plante appelée (scient. Daemonorops draco Willd. Blume, fr. palmier à résine rouge ou palmier à sang de dragon), sur la fibre végétale. L'extrait se présente sous forme solide est chauffé et ensuite étalé sur le rotin. Ce genre de natte décorée se différencie des celles beaucoup plus grandes et sans décor appelées simplement . Dans la vie quotidienne, ces dernières couvrent le sol des maisons en bois et les habitants s' assoient dessus. Sur le bord inférieur les quatre représentations anthropomorphes disposées autour d'un cercle figurent, selon une interprétation régionale ngaju, des divinités chargées d'amener les auspices (dahiang). Une oeuvre similaire de référence est conservées au Museo delle Culture à Lugano. (Informations données par Paolo Maiullari, conservateur au Museo delle Culture à Lugano, le 2/11/2015)