Proue de pirogue
Objet
- Type d'objet : Objet
- Nom vernaculaire : Kora ulu
- Géographie : Asie – Asie du sud-est – Indonésie – Maluku – Maluku (province) – Tanimbar (île)
- Culture : -
- Date : 19e - 20e siècle
- Matériaux et techniques : Bois dur ("kora") à patine claire. Perles de verre incrustées sur la tranche.
- Dimensions et poids : 50 x 162,5 x 13,5 cm, 9086 g
- Ancienne collection : Jef Van der Straete ; Ancienne collection : Musée Barbier-Mueller (Genève) ;
- Exposé : Oui
- Numéro d'inventaire : 70.2001.27.520
Description
Proue de canot sculptée en ajours. Le décor consiste en une succession de spirales simples ("kilun etal") agencées adroitement entre elles, créant ainsi un mouvement ondulatoire. A la base de la proue, un coq dont les plumes de la tête se mêlent au décor et celles de la queue rejoignent le bord spiralé, écho subtil du décor principal. Deux poissons (des requins ?) nagent entre ses pattes. Ces motifs animaliers sont liés au désir de dominer l'ennemi et les partenaires commerciaux, de les combattre et aussi de les éblouir. L'un des rebords dentelé accueillait de larges coquillages "ovula ovvun" qui conféraient aussi au canot son prestige.
Usage
Dans tout l'archipel de Tanimbar, les canots jouent un rôle primordial dans les échanges commerciaux et dans les expéditions guerrières. Egalement liés aux mondes des ancêtres et des esprits aquatiques, ils sont le lieu de symboles et de croyances. Si métaphoriquement ils transportent les morts vers l'autre monde, ils transportent aussi les vivants d'une île à l'autre. L'image du coq se pavanant, paré de ses atours, évoquerait pour les Tanimbarais l'image des nobles portant leurs ornements en or et leurs plus beaux textiles engagés dans leurs exhibitions rituelles rivalisant pour le pouvoir et la richesse. (S. Mc Kinnon, 1988). La compréhension des canots ne peut se faire sans l'étude des places rituelles construites dans les villages qui adoptent la forme d'un bateau de pierre avec une proue et une poupe sculptée et qui forment une sorte de contre-point cérémoniel. (S. MC Kinnon, 1988).