Séquence introductive
Les œuvres du mouvement de Papunya Tula trouvent leurs sources iconographiques dans la tradition vivante des Aborigènes du désert central : dessins ancestraux sur les boucliers, couteaux de pierre, bandeaux frontaux, peintures au sol éphémères et peintures de l’art corporel. Cette séquence est conçue comme un prélude afin que les visiteurs associent la peinture Aborigène aux grands principes qui la sous-tendent.
Cette partie comporte près de 70 objets, notamment des parures de têtes, anciennes et contemporaines, des propulseurs (de lance ou de flèche) incisés, quarante boucliers peints ou incisés. Deux programmes audiovisuels complètent la présentation des objets : un diaporama de photographies relatives aux cérémonies du groupe linguistique Arrernte, et un film sur la cérémonie Ngajakula (Cérémonie du feu Warlpiri).
Les premiers artistes Anmatyerre
L’histoire de la naissance du mouvement est racontée dans l’exposition à travers des extraits d’une vidéo réalisée par Geoffrey Bardon, instituteur à Papunya. Ce dernier encouragea les adolescents de sa classe à créer des œuvres en s'inspirant de leurs propres motifs traditionnels. Il conçut également un projet ambitieux de décoration des murs extérieurs de l'école, qui devait mener, à terme, à la création de la Peinture murale de la fourmi à miel par des Aborigènes plus âgés. Des peintures des premiers artistes - notamment Kaapa Tjampitjinpa, Billy Stockman Tjapaltjarri et Long Jack Phillipus Tjakamarra - sont présentées dans cette partie de l’exposition.
Rêve d’eau (Water dreaming)
Les artistes Walter Tjampitjinpa et Johnny Warangkula Tjupurrula sont connus pour avoir peint de nombreuses œuvres en référence au rêve d’eau en 1971-72. Les motifs sinueux représentés dans les œuvres de Walter Tjampitjinpa traduisent les méandres de l’eau tandis que les pointillés de Johnny Warangkula Tjupurrula - motif récurrent dans son œuvre - représentent la végétation nouvelle.
peintures secrètes
Dans un espace clos sont présentées des œuvres sacrées dont la vue est interdite aux femmes et aux enfants Aborigènes. Les objets, lieux et motifs représentés sur ces peintures sont en lien avec les cérémonies secrètes réservées aux initiés masculins Aborigènes. Cet espace comporte une unique entrée, et porte une mention d’alerte sur le caractère interdit des œuvres qui y sont exposées, en français et en anglais. Une vingtaine d’œuvres de différents artistes est regroupée à l’intérieur de cet espace thématique.
Pintupi
Pintupi est le nom d’une langue Aborigène, parlée dans le désert de l’ouest, situé dans le territoire du nord de l’Australie. Par extension, le terme désigne les habitants de cette région. Les artistes Pintupi ont commencé à travailler avec des techniques différentes : crayon et aquarelle sur papier et non peinture sur panneaux de bois. La linéarité et la sobriété de ces premières œuvres sont aujourd'hui reconnues comme essentielles dans le mouvement Papunya.
l’évolution du mouvement
Dans la dernière salle de l’exposition, sont présentées quelques œuvres de très grand format (de 2m à près de 7m de long) plus récentes (1974-1994) des artistes Johnny Warangkula Tjupurrula, Ronnie Tjampitjinpa, Clifford Possum Tjapaltjarri, Tim Leura Tjapaltjarri, Mick Namarari Tjapaltjarri et Uta Uta Tjangala. Elles donnent un aperçu des évolutions de la peinture Aborigène, illustrant l'abandon progressif des panneaux de bois au profit de toiles monumentales.