Les séances exceptionnelles de Grands Témoins invitent des acteurs du monde, artistes, savants et philosophes, à témoigner de leurs parcours, de leurs expériences vécues et de leur recherche intérieure.
Hassan Massoudy
Né en 1944 à Nadjaf, dans le sud de l’Irak, le jeune Hassan montre dès son plus jeune âge des velléités pour le dessin. À 17 ans, il part à Bagdad pour étudier les techniques traditionnelles de la calligraphie en tant qu’apprenti. Dans la capitale irakienne, il découvre à l’occasion d’une exposition, l’art moderne qui lui ouvre un nouvel horizon et l’encourage dans sa voie. Au moment où il décide d’engager des études d’art, les événements politiques l’en empêchent. L’avènement de la dictature et la répression du pouvoir, dont il est lui-même victime à plusieurs reprises, le forcent alors à l’exil : après de multiples séjours en prison, il quitte l’Irak pour la France en 1969, libre mais déchiré, comme il le raconte dans son livre Si loin de l’Euphrate (Albin Michel, 2004), récit émouvant et douloureux de sa jeunesse en Irak.
À Paris, il entre à l’école des beaux-arts. Hassan Massoudy renouvelle l’art du tracé qu’il a appris à Bagdad en diversifiant l’utilisation et les modes d’exposition de ses oeuvres. Sa découverte du monde de la scène le pousse à créer son premier spectacle, Arabesque, fruit d’une union fertile de l’artiste avec un comédien et un musicien. Dans cette performance scénique, qui mélange poésie, musique et dessins, Hassan Massoudy se prête au jeu artistique en improvisant des calligraphies qui s’affichent en direct sur grand écran. Le succès l’emmène alors sur les routes de France et d’Europe pendant plus d’une douzaine d’années. Le goût de la représentation et de la rencontre avec le public ne le quittera plus. En 2005, sa rencontre avec la danseuse et chorégraphe Carolyn Carlson donne naissance au concept du spectacle Métaphore, qui harmonise la danse, la musique et l’art de l’écriture arabo-musulmane.
Hassan Massoudy a eu tout au long de son parcours le souci du perfectionnement de son art. En dépassant les règles strictes de la calligraphie traditionnelle, ses tracés sont devenus plus déliés et plus aériens. Ses supports se sont alors multipliés : vitraux, papier, audiovisuel, livres, etc. L’introduction de la couleur dans ses oeuvres répond également à ce désir de toujours se renouveler. En publiant une vingtaine de livres, où ses traits colorés viennent illustrer les poèmes et dictons du monde entier, Hassan Massoudy a popularisé la calligraphie et a prouvé que ce procédé stylistique a toute sa place dans les domaines artistiques contemporains.
La rencontre avec Hassan Massoudy est animée par Hubert Prolongeau.
Journaliste et écrivain, Hubert Prolongeau est grand reporter au Nouvel Observateur, au Journal du Dimanche, à Elle, et a publié différents essais (Sans Domicile Fixe ; Victoire sur l’excision, Pierre Foldes, le chirurgien qui redonne espoir aux femmes mutilées ; Exclus. Moscou, Dakar, Alger, Lima... le Samu social international ; Amazonie, une mort programmée ? et, avec Paul Moreira, Travailler à en mourir), et plusieurs romans (Leila la nuit ; Le baiser de Judas ; La mort de l’amie Américain,
américain).
- Durée : 02:00
- Lieu : Théâtre Claude Lévi-Strauss
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Dates :
Le vendredi 16 mars 2012 de 18:30 à 20:30 -
Accessibilité :
- Handicap auditif bim (T)
- Handicap moteur
- Public : Handicap auditif (Boucle à induction magnétique), Handicap moteur, Tous publics
- Categorie : Grands Témoins
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Gratuit (dans la limite des places disponibles)