Regards sur la relation soignant-soigné en cancérologie oro-faciale
Texte imprimé
- Auteurs : Vigarios Emmanuelle (1975-....) ; Albert Jean-Pierre (19..-....) ; École des hautes études en sciences sociales ;
- Editeurs : [s.l.] [s.n.] ;
- Date d'édition : 2009
- Sujets : Anthropologie -- Thèses et écrits académiques, Relations médecin-patient, Anthropologie médicale, Face, Visage, Corps humain, Personnes défigurées
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 1 vol. (361 p.), 30 cm
- Pays de publication : France
Notes
Publication autorisée par le jury ; Bibliogr. p. 302-361 ; Thèse doctorat ; Anthropologie sociale et historique ; Paris, EHESS ; 2009
Résumé
Le visage, zone du corps particulièrement importante dans la communication inter-individuelle, participe, sur la base de caractéristiques anatomiques, statiques et dynamiques, à la reconnaissance de la personne humaine. haut lieu de désignation de l'individu, il est à la fois ce qui relie et distingue. Ce lieu de l'être, visible de tous, suscite un sentiment identitaire puissant: notre sentiment d'exister est intimement lié à notre visage et aux regards des autres. Partant de ce constat nourri de références bibliographiques, socio-anthropologiques et d'une enquête ethnographique menée dans un service de cancérologie cervico-faciale, complétée par des entretiens et des questionnaires, l'auteur s'interroge sur ce qu'il advient de la question identitaire lorsque la maladie cancéreuse et ses traitements mutilent des visages. L'observation de terrain centrée sur l'interaction entre soignants et malades montre combien la recherche d'une permanence identitaire s'exprime pleinement dans cette relation. L'univers de la cancérologie oro-faciale met en lumière la coexistence d'enjeux identitaires forts: enjeu de la permanence de soi pour le malade victime d'un handicap d'apparence et, en parallèle, enjeu de rester professionnel pour le soignant malgré la confrontation quotidienne à la défiguration. Son travail, en apprence naturel, auprès des malades témoigne, à bien y regarder, d'une lutte permanente contre des émotions déstabilisatrices. Au-delà de cette interaction entre personnes aux enjeux distincts, se pose la question de la relation d'aide et de l'accompagnement des malades. Subsiste la question de l'accompagnement des soignants que l'auteur aborde sous l'angle de la formation professionnelle et de l'apprentissage d'une compétence à vivre. ; The face, a particularly important area of the body in communication between individuals, contributes to a person being recognized, on the basis of anatomical, statistical and dynamic characteristics. As the centre designating the individual, it both links and distinguishes. This place of being, visible to all, gives rise to a powerful sense of identity: our feeling that we exist is intimately connected with our face and how others look at us. Starting from this observation, backed by references from the socio-anthropological literature and an ethnographic enquiry conducted in cervico-facial cancer department, completed by interviews and questionnaires, the author looks into what becomes of the question of identity when cancer and its treatment mutilate faces. Observation in the hospital centred on the interaction between carers and patients shows how fully the search for permanence of the identity is expressed in this relationship. The universe of orofacial cancer sheds light on the coexistence of high stakes in the identity issue: the permanence of self for the patient who suffers from the handicap of his appearance and, in parallel, the carer's ability to remain professional despite being confronted qith disfigurement day after day. The carer's work with the patients appears very natural but close study reveals a continual struggle against destabilizing emotions. Beyond this interaction between people facing different challenges, the question that arises is one of the relationship in which the patient is helped and accompanied. There remains the question of how the carers are supported, an issue that the author tackles from the standpoint of vocational training and the learning of a certain competence for living.