Les mains errantes de la nature : la reprise picturale du visible par Cézanne
Bibliographie
- Auteurs : Colrat Jean-Marc (1964-) ; Massu Claude (1947-....) ; Université de Provence Faculté des lettres et sciences humaines ; Université de Provence ;
- Date d'édition : 2005
- Sujets : Réalité -- Dans l'art -- Thèses et écrits académiques, Cézanne, Paul -- Critique et interprétation -- Thèses et écrits académiques
- Autre(s) édition(s) : Cézanne
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 2 vol. (449 f.), : Ill., 30 cm.
- Pays de publication : France
Notes
Publication autorisée par le jury ; Bibliogr. ff. 433-435. Index ; Thèse de doctorat ; Histoire et cultures de l'Europe méditerranéenne ; Aix-Marseille 1 ; 2005
Résumé
Pourquoi des images peintes ? Pour 'joindre les mains errantes de la nature' répond Cézanne, nouant ses mains l'une dans l'autre. Cette intention donne sa perspective à cette thèse essentiellement consacrée à l'oeuvre peint de Cézanne. Elle désigne l'image picturale comme lieu de reprise du visible. La première partie est une histoire de la critique cézanienne et revalorise la fiabilié du témoignage de Gasquet. Elle montre que la perspective adoptée se démarque du formalisme moderniste et de la phénoménologie, esthétiques majeures du XXe siècle, qui se sont inventées en inventant leur Cézanne. Cette historiographie est donc aussi un examen critique de ces deux théories dans leur moment natif. La seconde partie décrit la reprise picturale à l'oeuvre.- ; Elle met en avant quatre phases : les portraits peints vers 1895, les scènes imaginaires vers 1876, les commencements - particulièrement les scènes peintes sur les murs du Jas de Bouffan - et les 'Grandes Baigneuses'. L'idée d'un tournant impressionniste vers 1873 et la périodisation habituelle sont récusées, en même temps que Delacroix et Rubens cessent d'être envisagés seulement comme des sources iconographiques. on voit alors que la reprise picturale cherche à joindre toujours plus la totalité du visible sur le corps de la toile, mais aussi à nouer ce corps total à l'oeil de Cézanne. La troisième partie s'interroge sur le sens de ce projet paradoxal, et cesse de regarder l'oeuvre par son intention déclarée pour comprendre comment des images peuvent naître de ce projet iconicide où l'oeil s'aveuglerait à l'instant où, touchant la toile il serait au contact de tout le visible.- ; Une théorie de l'imaginaire dans la sensation, de la spatialité de l'inconscient et du narcissisme, inspirée par le psychanalyste Sami-Ali, propose une réponse et donne une place inédite à un paravant peint par Cézanne, premier numéro du catalogue raisonné. Au-delà l'oeuvre d'art, elle esquisse un sens pour la reprise mimétique du visible par l'image