La variabilité céramique en Andhra Pradesh : regard sur des productions céramiques indiennes entre histoire, sociologie et transformations économiques
Texte imprimé
- Auteurs : Degoy-Thotakura Laure (1972-....) ; Perlès Catherine (1948-....) ; Université de Paris-Nanterre ;
- Editeurs : [S.l.] [s.n.] ;
- Date d'édition : 2005
- Sujets : Céramique -- Thèses et écrits académiques -- Inde -- Andhra Pradesh (Inde), Ethnoarchéologie
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 1 vol. (325 p.), : Ill. en noir et en coul., 30 cm
- Pays de publication : France
Notes
Publication autorisée par le jury ; Bibliogr. p. 309-325 ; Thèse de doctorat ; Ethnologie et préhistoire ; Paris 10 ; 2005
Résumé
L'acceptation ancienne d'un lien étroit entre culture matérielle et identité joue un rôle majeur dans les stratégies d'observation et l'interprétation des vestiges céramiques. Depuis une quarantaine d'années, un nombre croissant d'ethnoarchéologues et d'ethnologues tentent, au départ d'études ethnographiques, de saisir les termes du rapport unissant les traditions artisanales et les sociétés qui les produisent. C'est dans cette même perspective théorique que nous avons entrepris une étude ethnographique comparative des productions céramiques actuelles d'une région particulièrement complexe sur le plan socio-culturel : l'Andhra Pradesh, un état du sud de l'Inde. Notre travail est fondé sur des enquêtes et des prospections effectuées à grande échelle, dans une centaine de communautés de potiers en activité. Ces communautés appartiennent à la caste des potiers, qui détient le monopole de la confection céramique, dans un contexte de production hyper-spécialisé. Elles se répartissent en dix sous-castes distinctes, implantées dans les quatre provinces historiques et dialectales de l'Andhra Pradesh. Ces enquêtes, tout comme le choix de l'échelle d'analyse, se sont avérées fructueuses. Elles permettent d'envisager sous un jour nouveau le phénomène de variabilité céramique dans le monde indien où la relation entre diversité technique et identité n'est généralement envisagée qu'en fonction de l'existence des castes et de la différenciation des sous-castes. Notre travail souligne à l'inverse l'importance du contexte économique de production (domestique, villageois, à petite ou grande échelle), mais aussi, des processus historiques qui se sont avérés des clefs de compréhension fondamentales des phénomènes de variabilité complexes étudiés dans ce travail. ; Since 19th century, aspects of temporal and spatial variability of material culture are being viewed by archaeologists as hypothetical indicators of ethnic identity. In the past three decades, archaeological, ethnoarchaeological and social anthropological researches have focused considerably to refine theories and methods in the perspective to assess the anthropological meaning of material culture patterns. On these similar lines, I have carried out an ethnoarchaeological study in a macro region of south India, Andhra Pradesh, questioning the mechanisms, particularly, the anthropological factors that support techno-stylistic variability in pottery production. Comparative ethnographic observations were carried out at large scale, in linguistically, dialectically and historically diverse areas and among ten sub-castes of potters, full time specialist groups. The study uses the chaîne opératoire approach to highlight significant technological variations of pottery production. Based on observational data, the results of this study clearly challenge the current assumption regarding pottery variability in India. Taken as a package, technical variation display contrasting patterns, randomly link to sub-caste divisions. Historical factors and economical feedback prouved to be predominant in shaping the pottery traditions reveling the complexity of the mechanisms that support variability and the need to consider various sociological scale to interpret technical variations in cultural identity terms.