Parenté et domesticité féminine à Bogotá
Texte imprimé
- Auteurs : Drouilleau Félicie (1980-....) ; Fine Agnès ; École des hautes études en sciences sociales ;
- Editeurs : [S.l.] [s.n.] ;
- Date d'édition : 2011
- Sujets : Ethnologie -- Thèses et écrits académiques -- Colombie, Employées de maison, ParentéFemmes
- Langue(s) : Français
- Description matérielle : 1 vol. (429 p.), : Ill., 30 cm
- Pays de publication : France
Notes
Publication autorisée par le jury ; Bibliogr. p. 329-342 ; Thèse doctorat ; Anthropologie sociale et historique ; Paris, EHESS ; 2011
Résumé
Cette thèse analyse les relations de la parenté des employées domestiques de Bogotá dans la période contemporaine. A partir d’une recherche de terrain dans une résidence fermée du centre ville de la capitale colombienne et de 71 entretiens ouverts et histoires de vie, elle tente de comprendre quel est l’effet du service domestique sur les relations familiales de ces femmes. Pour ce faire, nous avons, dans un premier temps considéré la vie de couple et la sexualité des bonnes bogotanas. L’assertion selon laquelle emploi domestique n’est pas compatible avec une vie conjugale et sexuelle est relativisée et réservée aux domestiques à demeure restant plus d’une dizaine d’années au service des mêmes patrons. La plupart des domestiques rencontrées avaient une vie sexuelle, même lorsqu’elles étaient internas. Cependant, leur sexualité et leur conjugalité se voient affectées tout à la fois par la migration rurale vers les villes qui caractérise souvent ce type d’emploi, mais aussi par la corésidence. Dans un deuxième temps, nous avons étudié la maternité des bonnes de Bogotá. Nous avons repéré un processus de dépossession maternelle à l’œuvre chez les employées résidentes. Plusieurs tactiques de résistances s’offrent alors à elles : la circulation des enfants et le travail comme journalière. Enfin, le dernier chapitre est consacré à l’analyse de la manière dont les enfants de domestiques perçoivent et vivent ce processus de dépossession maternelle. ; This doctoral thesis offers an analysis of the blood relationships and general kinship between Bogotá’s female house workers in the contemporary period. Through a field work in a closed residence in uptown Bogotá and 71 unstructured interviews and life stories, it aims at better understanding the impact of domestic service on those women’s family lives. In the first place I focused on the Bogotana maids’ marital and sexual habits. The assertion according to which a housemaid cannot afford a conjugal or sexual life has to be qualified for it seems to be trye only of the full-time employees living under the same roof as their employers for more than ten years. Most of the houseworkers I met had a sexual life, even when they were internas. And yet, their sexual habits and marital status do depend on both the migration from a rural to an urban area often necessitated by the houseworking system and the obligation to share the same place of abode with the employers. In a second place I studied Bogotá’s maids’ means to bypass material impediments and fulfill their role as mothers. I pointed out a process of maternal dispossession with the resident maids. They can adopt several strategies of resistance: either they rely on the circulation of children or they choose a daytime job. My last chapter is devoted to the issue of the children’s perception of this process leading to maternal dispossession.