Sculpture anthropomorphe
Sculpture
- Classification : Sculpture
- Géographie : Afrique – Afrique centrale – Congo, république démocratique – Tanganyika (province) – Manda
- Culture : Afrique – Tabwa
- Date : 19e siècle
- Matériaux et techniques : Bois
- Dimensions et poids : 56 × 10 × 10 cm sans le socle61 × 13 × 12,4 cm avec le socle
- Ancienne collection : Alan Brandt ; Ancienne collection : Jacques Kerchache ; Ancienne collection : Richard Bloch ; Ancienne collection : Anne Kerchache ; Ancienne collection : Nancy Bloch ;
- Exposé : Non
- Numéro d'inventaire : 70.2021.50.1
Description
Cette sculpture monoxyle représente un personnage sur les épaules d’un personnage masculin. Les corps sont allongés, le porteur est dans une position dynamique, debout et les jambes fléchies et le personnage porté a ses mains posées sur la tête de l’autre. Les visages sont presque identiques, à l'exception des scarifications. Leurs yeux sont en grain de café, les nez triangulaires, les bouches sont entrouvertes sur une langue légèrement apparente, les cous cylindrique sont longs et larges et les oreilles en relief percées. Ils ont les cheveux tressés en casque ; le personnage du dessus porte une coiffe composée de deux bandeaux, l’un partant des oreilles, l’autre partant du front, se rencontrant en croix sur le sommet de la tête. Bernard de Grunne classe les différents traits de la statuaire tabwa par régions et styles et il associe ce type de coiffure aux clans de la région du Massif Marungu (au sud-ouest du lac Tanganyika ) et plus largement aux clans des territoires tabwa du sud et du centre.
Usage
Les Tabwa produisent des statues figuratives en bois mikisi (nom pluriel du mukisi), réalisées suite à l’apparition d’un ancêtre (mipasi) en rêve. Elles sont utilisées à des fins commémoratives, en mémoire de l’ancêtre représenté, mais aussi à des fins rituelles. Le mukisi peut être employé pour légitimer son détenteur comme chef spirituel. Les statues avec un personnage portant un autre sur ses épaules pourraient être, selon diverses sources recensées par François Neyt ("Tabwa Sculpture", in Maurer, E. et Roberts, A,1985), soit la représentation d'un chef porté par un esclave ; soit un personnage porté pour un événement important comme la circoncision ou le mariage ou bien encore la collaboration entre un porteur aveugle et un porté infirme.Le personnage sur les épaules de l’autre montre des scarifications sur le torse en forme de flèche pointée vers le bas. Il s’agit du motif balamwezi (« montée de la nouvelle lune ») Selon Allen F. Roberts (1985, p. 2) , le motif balamwezi, souvent constitué de triangles isocèles superposés permet « l’unité de l’expression artistique et philosophique pour les Tabwa ».